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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
28 avril 2007

Sarko ou Ségo, qui choisir ?

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  Sarko ou Ségo, qui choisir ?

            Le fait qui rend ce deuxième tour des élections présidentielles françaises intéressantes réside essentiellement dans la nouveauté et la jeunesse des candidats. Ils nous font oublier la vieille France où nous retrouvons à chaque élection présidentielle les vieux leaders des partis. D’autre part, le taux de participation record au premier tour qui risque de ne pas se reproduire au second tour suscite des craintes, voire des peurs.

            Mais l’intérêt doit maintenant céder le pas au choix définitif. Et devant ce choix, je me demande sincèrement sur lequel des deux candidats se reporteront la majorité des votes des minorités françaises et particulièrement ceux des Afro français.

            En politique intérieure, le passé africain de Ségolène Royal n’est nullement un atout avantageux pour elle. Les noirs et les autres minorités savent qu’elle ne leur apportera rien de nouveau. Ses propos sur la diversité des citoyens français restent vagues et ne sont point accompagnés de propositions concrètes pouvant retenir notre attention. Elle est restée et reste sourde aux propositions du CRAN (Conseil Représentatifs des Associations Noires) notamment sur 1) la création d’un corps des inspecteurs des discriminations ; 2) l’attribution préférentielle des marchés publics aux entreprises dirigées par des minorités ou embauchant plus de 50 % de personnels issus des minorités ; 3) la mise en place d’internats de réussite éducative ; 4) le versement d’une prime d’éloignement aux ressortissants des DOM travaillant en métropole, à l’instar de celle versée aux métropolitains travaillant dans les DOM.   

            Par contre, si Nicolas Sarkozy n’a pas donné de réponses à ces différentes propositions, il a pour les minorités françaises un projet clair et net connu de tous : la discrimination positive ! Ce n’est certes pas une proposition qui aura l’effet d’un miracle, mais elle aura l’avantage d’être essayée. Cette mesure permettra à la France de rejoindre enfin les Etats-Unis, l’Angleterre et le Brésil qui vient récemment de choisir cette solution contre les discriminations. Avant Sarkozy, aucun parti politique, aucun homme politique n’a pris de résolution franche en vue de rendre visible les minorités françaises dans les administrations et dans les appareils politiques. Déjà, son comité de soutien ou de campagne est pourvu d’un grand nombre de jeunes issus des minorités noire et arabe. Aux Antilles, il n’a pas dépêché des blancs métropolitains pour diriger sa campagne ; il a confié cette tâche à ceux qui sont originaires de ces régions.

            Malheureusement pour Nicolas Sarkozy, certaines de ses idées et ses méthodes brutales font peur. Son déterminisme biologique inquiète. Il pense, comme nombreux de ses amis à droite et à l’extrême droite, que l’on naît génétiquement bon ou mauvais ; que certaines personnes naissent avec des gènes qui les portent à mal agir. << Il pense que nous naissons bons ou mauvais et que quoi qu’il arrive, quoi qu’on fasse, tout est déjà réglé par nature. >> (Michel Onfray, in Nouvel Observateur du 26 avril au 2 mai). Nous avons tous été émus par les propos droitistes sur les mauvais gènes des jeunes des banlieues ou des enfants violents des classes maternelles ; ce qui faisait penser au besoin de stérilisation de certaines familles d’immigrés afin d’épurer la population française. Pour lui donc, l’attitude négative des jeunes vis à vis de l’état n’a aune relation avec leur misère sociale : le chômage massif et la pauvreté des familles, la discrimination… Pour lui, certains sont nés bons et excellents, d’autres méchant et mauvais. Rien ne sert de chercher à aller contre cela. Il suffit de maintenir les choses en place par la force et la brutalité si nécessaire.          

En politique extérieure, Nicolas Sarkozy ne fera absolument rien de nouveau pour l’Afrique. Il reprendra purement et simplement en main le système d’exploitation Françafrique qui rend opaques les relations entre les gouvernants africains et l’Elysée tuant ainsi les espoirs d’indépendance économique des jeunes Africains. Lors d’un récent séjour privé en France, le Président Bongo avait reçu la visite de Sarkozy afin de s’assurer de la pérennité du système dont il est l’un des maillons forts. La Côte d’Ivoire pourrait ainsi revoir les rebelles et Alassane Ouattara, l’ami de Sarkozy, regonflés à bloc pour éloigner les espoirs d’une paix civile dans ce pays. Pour Sarkozy, comme pour George Bush, le monde doit être gouverné par les systèmes financiers. Et ce système doit s’appuyer sur quelques individus à travers le monde.

            Avec Ségolène Royal, certains dirigeants africains, sûrs jusque là du soutien sans faille de Paris,  – parce qu’ils font ce que celui-ci leur demande – commenceront à trembler. En effet, Si les socialistes n’ont pas démantelé le système Françafrique sous François Mitterrand, ils nous ont permis d’en saisir le caractère financier occulte. A l’époque, le système a beaucoup vacillé avec l’affaire ELF ; et on peut espérer que Ségolène Royal le laissera mourir de sa propre mort. Les régimes africains pourraient ainsi évoluer vers plus de transparence et plus de responsabilité.

            J’ose donc espérer que les minorités françaises, et surtout les Afro français, sauront aller au-delà des gesticulations tentatrices pour sauver les principes humains qui s’opposent au mépris de l’homme.

Raphaël ADJOBI

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21 avril 2007

Parlons des devises des Nations

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           Des devises des nations

 

 

            C’est parce qu’ils vivent dans un univers où les droits de l’homme ne sont pas respectés que des hommes se dressent pour rappeler ce qui doit être. C’est parce qu’ils vivent sur une terre où la liberté, l’égalité, et la fraternité n’existent pas que les Français se sont fixé cet idéal à atteindre. Il en est de même des Ivoiriens qui se sont fixé comme objectif l’Union, la Discipline et le Travail, parce que leur terre ne connaît ni l’unité des ethnies, ni la discipline et le travail en commun.   

 

            Parler donc de pays des droits de l’homme signifie tout simplement parler du pays où l’on fait peu cas du droit de l’individu au point où l’on s’oblige à travailler pour rectifier son comportement. Les devises des nations ne sont donc que l’expression de leur carence, la reconnaissance d’une faiblesse profonde en quelque domaine. Par conséquent, il est bon que les nations choisissent des devises qui appellent des actes concrets - et non point des idées abstraites - afin d’avoir plus de chance de s’en approcher.

 

            Que la France se dise en toute circonstance : l’égalité est mère de la liberté et de la fraternité. Il reste donc bien entendu que tant qu’elle continuera à étouffer ses minorités afin de les rendre invisibles dans les paysages politique et administratif, elle ne pourra établir la liberté pour chacun de ses citoyens et la fraternité pour tous.

 

Raphaël ADJOBI ( Réflexions du 2/07/06/ et du 5/01/07)

12 avril 2007

Pourquoi Hitler admirait Napoléon

      Pourquoi Hitler admirait Napoléon

 

                                                                                                                                                                                   Raph_31_Mars_07

 

            L’amour des Français pour Napoléon est bien connu. Différents sondages le place parmi les personnalités historiques qu’ils préfèrent. Depuis plus d’un siècle, les historiens de la République et les hommes politiques n’ont de cesse de le glorifier contribuant ainsi  à le populariser. 

            Mais depuis quatre ou cinq ans, la belle machine de propagande semble manquer d’entrain. Tout le monde sait que pour la grandeur de la France – et aussi pour sa gloire personnelle – Napoléon s’était lancé avec violence dans la conquête de l’Europe. Mais aujourd’hui, plusieurs pays européens - notamment l’Espagne qui a souffert des massacres napoléoniens - se permettent de le rappeler aux français. Ainsi, de temps à autre, certains Allemands ne se privent pas de signaler à la France que Napoléon est un dictateur au même titre que Hitler. Aux français qui leur reprochent de célébrer la grandeur historique de leur dictateur, les groupuscules allemands nostalgiques du Führer répondent qu’ils ont Hitler et les Français Napoléon. Quelle injure ! Et les Espagnols n’oublient pas que leur guerre d’indépendance fut livrée contre Napoléon qui voulait installer son grand frère sur le trône d’Espagne. Chez eux, la toile de Goya, Tres de Mayo, qui relate la boucherie napoléonienne à Madrid est aussi célèbre que Guernica de Picasso.    

            Voilà donc Napoléon de plus en plus controversé au moment où l’Europe recherche plus de cohésion et des idéaux à partager.   

            Cependant, il me semble que ce n’est point le rapprochement de l’expansionnisme et la volonté de puissance de Napoléon de ceux de Hitler qui met le plus mal à l’aise historiens et hommes politiques français. S’il est vrai que les autres Européens se permettent sans ménagement de dire aux Français que leur idole est un dictateur sanguinaire comme tout autre, il me semble que le plus beau coup porté au petit homme vient surtout d’un courageux fils de la France. En effet, avec la publication de son livre Le Crime de Napoléon, Claude Ribble a révélé à la face de la France ce que tous les historiens et hommes politiques de l’hexagone ont caché au peuple depuis toujours. Désormais, le commun des français commence à se poser des questions. Grâce à Claude Ribble, les Français commencent à se demander si les Allemands n’ont pas raison de leur dire qu’ils doivent aussi avoir honte de leur dictateur. 

 

Napoléon le bourreau des noirs inspire Hitler

En effet, avant Hitler, Napoléon a commis l’impardonnable. Franchement, que resterait-il aujourd’hui de la renommée de Hitler et de l’histoire même de la seconde guerre mondiale si celle-ci s’était limitée à des tueries sur les différents fronts ? Je crois sincèrement que très vite les romans et les manuels d’histoire en auraient fait le tour, et l’opinion publique les aurait déjà classées comme un objet du passé qui ne doit pas interférer dans le présent. Mais si cette guerre et son acteur principal restent très vivants aujourd’hui encore dans la mémoire collective, c’est parce que des hommes, des femmes et des enfants ont été convoyés dans des lieux précis pour être gazés, pour connaître en masse une mort certaine. Cette guerre reste un événement affreux dans l’histoire de l’Humanité parce que des hommes, des femmes et des enfants ont été victimes d’un « programme » établi par les autorités supérieures d’une armée d’état. Et c’est véritablement le fait essentiel qui reste collé à Hitler comme un crime impardonnable.

Dès lors, on peut dire que, si Hitler était un fervent admirateur de Napoléon, ce n’était point pour son expédition en Egypte ni pour le code civil français dont il aurait été l’inspirateur, ni pour le charme des couleurs vives de l’uniforme de son armée. Son admiration pour Napoléon tient à son génie d’avoir inventé les chambres à gaz en Haïti et en Guadeloupe. Cette planification de la mort infligée aux noirs, et rapportée dans de nombreux récits des contemporains du petit dictateur, a séduit Hitler. Celui-ci tenait là, dans cette invention simple et radicale, la clef finale de son combat contre des gens qu’il n’aimait pas mais qui ne portaient pas des armes pour lui offrir le plaisir de les défaire. Napoléon Bonaparte est donc de ce point de vue le père spirituel de Hitler. D’ailleurs, en 1940, le Führer  est venu méditer longuement sur la tombe de son idole à Paris, aux invalides. Il a même poussé le zèle jusqu’à y faire inhumer, la même année, le fils de Napoléon, François Bonaparte (connu sous le nom de Napoléon II, « l’aiglon ») comme cadeau à la France.   

Mais combien de Français, combien d’Africains savent-ils cela ? Depuis toujours, les historiens français nous ont fait croire que c’est la volonté de puissance et les conquêtes de Napoléon qui ont séduit Hitler. Il m’a fallu lire le livre de Claude Ribbe pour  comprendre que cette admiration reposait sur l’invention d’une méthode diabolique ignorée jusqu’alors : confiner des hommes, des femmes et des enfants dans un espace et les asphyxier. Comme dirait Christophe Colomb, « c’est simple, mais il fallait y penser. »  

 

Raphaël ADJOBI

7 avril 2007

Le Crime de Napoléon de Claude Ribbe

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         Le crime de Napoléon

 

 

            Ce livre est le fruit d’un excellent travail de recherches. Il est tout simplement bien documenté ! On ne peut qu’être reconnaissant à l’auteur, Claude Ribbe, d’avoir consacré un temps précieux de sa vie à lever le voile sur un mensonge de la république française. Tous les historiens français, versés dans l’apologie de Napoléon qui a fait des émules au XXè siècle, ne peuvent que baisser la tête de honte. Ils ne méritent pas le respect des enfants de la République qu’ils ont bernés pendant des décennies dans le seul but de faire de cet homme un objet de gloire pour la France.

 

            Il est certain que d’une façon générale, les historiens français se réfèrent aux témoignages des contemporains de Napoléon dont les écrits ne peuvent que servir sa gloire négligeant ceux qui peuvent lui porter préjudice. Ils seraient des historiens intègres qu’ils auraient présenté les différents visages de l’histoire du petit dictateur. Comme ils ne l’ont pas fait, il était nécessaire que quelqu’un le fît et toujours à travers les écrits de ses contemporains. Puisque certains ont choisi de ne retenir que ce qui lui confère gloire et beauté, d’autres comme Claude Ribbe veulent montrer les aspects de ses actions qui l’avilissent et le réduisent au rang des ignobles que l’histoire montre du doigt depuis toujours.

 

            Il est bon que les Français sachent enfin que les écrits sur le génocide  perpétré par la France en Haïti et en Guadeloupe existent. Cependant, si le peuple ignore cette page infamante de son passé, c’est tout simplement parce qu’il a de talentueux historiens qui savent zigzaguer dans les événements de l’histoire afin de ne lui procurer que l’encens qui fleure bon la douce France. Les ignobles ! C’est tout naturellement le cri qui sort de mon cœur après avoir lu Le Crime de Napoléon de Claude Ribbe. Je suis tenté de m’écrier avec le Colonel Malenfant (1814) : « Quelle honte pour la France et pour B… ! » (Bonaparte).

 

Raphaël ADJOBI

 

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