Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
6 février 2008

Obama, Bill et Hillary

Barack_Obama                                 Obama, Bill et Hillary

    Ou les coups bas portés à Obama

            Dans cette campagne des primaires qui passionne l’Amérique et qui doit aboutir à la désignation des deux finalistes à l’investiture présidentielle, tout semble trop lisse et trop beau, trop démocratique.

            Sans doute pour la première fois, les Américains et les observateurs étrangers ont le sentiment que cet immense pays vit une vraie histoire démocratique parce que les Etats-Unis n’ont pas à choisir entre deux camps aristocratiques. Tout le monde s’accorde à dire que les visages de Hillary Clinton, la femme, et celle de Barack Obama, le Noir, bouleversent les habitudes séculaires.

            Mais une fois ce beau voile replié, on se rend compte que ces primaires américaines gardent leur caractère premier, c'est-à-dire une espèce de combat dans lequel il faut porter des coups qui font mal, des coups qui font chanceler l’adversaire et semer le trouble dans l’esprit de ses ardents supporteurs comme dans celui des électeurs en général.

            Et l’arme d’Hillary, c’est Bill qui l’a trouvée et la manie à tout bout de champ : Obama, répète-t-il, c’est le candidat des Noirs ! C’est ce qu’on appelle un coup sous la ceinture dans un combat de boxe. Les Clinton jouent donc la carte raciale sachant très bien qu’un nombre non appréciable de blancs peuvent se ranger derrière Hillary pour cette unique raison. Obama savait l’efficacité de cette carte dans ce pays. C’est pourquoi il a tenu à mener une campagne dénuée de toute connotation raciale. Toutefois, son camp ne pensait pas que les Clinton s’abaisseraient à user de cette arme efficace mais nullement honorable.

            D’autre part, les adversaires d’Obama ne se privent pas de pratiquer l’amalgame. Ils font circuler la fausse information selon laquelle Obama serait musulman et prêterait serment sur le Coran s’il était envoyé au Capitole à Washington. Du coup, les juifs, même s’ils sont très minoritaires, ont mis en mouvement leurs lobbies très puissants pour présenter le jeune démocrate noir comme l’épouvantail à fuir, le danger qui menace l’Amérique.

            Et pourtant, Obama qui n’a presque pas connu son père, lui qui a été élevé dans le christianisme et loin des luttes des Noirs pour les droits civiques, est demeuré dans cette campagne l’incarnation de la nouvelle Amérique désireuse de transcender les images qui blessent ou qui vous attachent à des clans trop voyants. Mais les préjugés ont la vie dure ; surtout quand il y a des gens à la moralité douteuse qui s’appliquent à les entretenir.

Raphaël ADJOBI

Le 6 / 02 / 08

Publicité
Commentaires
S
Il est claire que le système à élection directe que pratique la France a le mérite de permettre au peuple de ne pas déléguer son pouvoir s'agissant du choix du président de la République. Mais qu'il soit direct ou indirect, le show qui accompagne chaque élection tend à faire croire que l'on va gagner même quand on n'est sûr de perdre. S'agissant du système américain, je le trouve particulièrement complexe. Et pour dire un mot du contenu de mon article, les attaques portées à Barack Obama font partie des pratiques courantes de chaque élection. Mon intention n'est pas de traiter Bill et Hillary Clinton de racistes. Je parle tout simplement de coup bas ou une certaine façon de confiner l'adversaire dans une certaine catégorie. Et ici, il s'agit de la race et de la religion.
Répondre
G
De toute façon ces élections ont de particulier que les citoyens votent pour des électeurs qui voteront ensuite pour élire leur président.Ils seront la repésentation du peuple. Mais où tout va se jouer, c'est avec les voix des 20 grands électeurs qui décideront enfin quel sera le futur président des US. Tout cela n'est que mascarade puisque l'on fait croire aux gens qui viennent nombreux dans les meetings où tout un aéropage de people font le showw que le candidat va gagner. Nous autres, français avons un système qui n'est pas totalement égalitaire, mais qui a le mérite de mettre le futur président face au peuple.
Répondre
S
Visiblement nous ne parlons pas de la même chose. Les propos que tu cites n'ont rien à voir avec ce dont je parle. L'écoeurement de Mme Obama quant à l'attitude des Clinton rapporté par les journaux est-elle feinte ?
Répondre
A
Mon frère, ne faites pas la répercussion des rumeurs. Voici exactement ce que Bill Clinton avait dit au lendemain de la victoire du Sénateur Barack Obama en Caroline du sud : « Jesse Jackson a aussi remporté la victoire en Caroline du sud en ’84 et ’88. Jackson avait mené une bonne campagne. Et Obama a mené une bonne campagne ici ». De là à extrapoler, comme l’ont fait les ennemis politiques des Clinton, et dire que Bill Clinton jouerait la « carte raciale » dépasse tout entendement. Rappelez-vous que les Afro-américains défavorisés ont été les grands bénéficiaires de l’administration de Bill Clinton… Qui plus est, que ce soit Obama ou Clinton qui gagne aux primaires, les démocrates voient de plus en plus se dessiner la possibilité d’un appariement Hillary Clinton-Barack Obama (et vice-versa). Alors, mon frère, calmons le jeu… un jeu qui ne profite qu’aux républicains.
Répondre
Publicité
Publicité