08 septembre 2008
De Sang et d'ébène
De sang et d’ébène
(Roman)
« Venise, un soir d’hiver, un vendeur à la sauvette africain est assassiné. […] Un groupe de touristes américains était sur place, marchandant les contrefaçons de sacs de marque, mais personne n’a rien vu qui puisse aider la police. Le commissaire Brunetti est chargé de l’enquête ».
De sang et d’ébène est un livre policier très instructif qui nous découvre des aspects de l’immigration clandestine et par la même occasion le monde des sans-papiers vivant dans des squats insalubres. Il nous découvre aussi le visage de la contrefaçon, celui des diamantaires, celui aussi d’une société italienne dont les tricheries dans le domaine de la confection et de l’immobilier entretient tout un peuple étranger dans l’illégalité.
Ce livre est admirable par la justesse de la peinture sociale à travers laquelle s’affrontent humanisme et racisme primaire par le biais des opinions et des comportements des Européens blancs à l’égard des Noirs.
Mais rapprochons le contenu du livre de l’Afrique. Le commerce des vendeurs ambulants en Europe comme en Afrique est un commerce parallèle aux mains des grands commerçants qui ont pignon sur rue. Pour l’auteur c’est une évidence. On peut alors imaginer qu’en Afrique noir, ce sont les Libanais, qui, pour ne pas payer des taxes pour plusieurs magasins qu’ils pourraient ouvrir, décident de n’en ouvrir qu’un et lancer le reste de leur commerce sur le marché ambulant. C’est une façon très simple pour ces entrepreneurs étrangers de faire des économies en évitant les taxes officielles. C’est simple, mais il fallait y penser.
Raphaël ADJOBI
Auteur : Donna Leon
Editeur : Calmman-Lévy