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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
10 novembre 2008

Obama ou de l'appartenance raciale des métis

                                  Obama

          ou de l’appartenance raciale des métis

Obama_assis

            « Historique ! » est le qualificatif venu de tous les continents pour saluer l’élection de Barack Obama, le 4 novembre 2008, à la présidence des Etats-Unis d’Amérique. Selon les radios françaises, c’est le qualificatif qui est revenu le plus souvent à

la Une

des journaux américains. Une élection « historique » parce que l’élu est Noir ou métis. Une Française Blanche dit avoir été envoyée au lit par ses parents la nuit où l’homme a marché pour la première fois sur la lune. Aussi, pour rien au monde elle n’a voulu rater ça. Le parallèle n’est-il pas édifiant ? Une élection « historique » parce que, sans être directement issu de la minorité qui a vécu l’esclavage, l’élu en rappelle la marque visible dans son pays et aux yeux de l’humanité tout entière. Disons-le net, tout le monde reconnaît que le caractère historique de cette élection tient à la couleur de la peau de Barack Obama.

            J’ai lu ça et là que certains Noirs refusent que l’on dise que le nouveau président Américain est noir. Ils préfèrent que l’on dise qu’il est métis parce qu’il y a du sang blanc qui coule dans ses veines. 

            Je me permets de dire ici que le sentiment de ses personnes importe peu parce que se situant très loin de la réalité des faits. Vous pouvez sous le toit de votre demeure être convaincu que cet homme n’est pas tout à fait noir, l’histoire et la vie quotidienne dans laquelle évolue l’homme le classent comme Noir. Selon la pratique des règles chez les blancs depuis les siècles de l’esclavage, quiconque a du sang noir est Noir ou n’est pas Blanc. Nulle part en Europe ou aux Etats-Unis, un métis issu d’un Noir n’a été considéré autrement qu’un Noir ou homme de couleur. En d’autres termes, les blancs ont toujours refusé d’accepter les métis comme des éléments de leur « race ». Que vous le vouliez ou non, il en est ainsi. Et ceux qui ont des enfants métis ou qui sont métis eux-mêmes le savent très bien. C’est comme si les blancs les obligeaient a choisir leur camp.

Qu’on le veuille ou non, dans la conscience collective des blancs, Obama est Noir. Et celui-ci se reconnaît lui-même comme un élément de la communauté Afro-Américaine et non point comme membre de la communauté Anglo-Américaine. Dans ce pays composite que sont les Etats-Unis d’Amérique, on a aucune honte à se définir comme Latino-Américain, Afro-Américain, Juif-Américain, Italo-Américain, Anglo-Américain, Sino-Américain etc. C’est, conscient du caractère composite et fièrement assumé par son pays que McCain a salué le vainqueur qu’il considère Afro-Américain en ces termes : « C’est une élection historique. Je reconnais la signification particulière qu’elle a pour les Afro-Américains, la fierté qui doit être la leur ce soir. […] nous savons tous les deux (Barack Obama et lui) que, même si nous avons fait un long chemin depuis les injustices anciennes qui ont entaché par le passé la réputation de notre nation et qui ont empêché des Américains de jouir pleinement de leur nationalité, leur mémoire reste une blessure […] Il n’y a plus aucune raison maintenant pour les Américains de ne pas chérir leur citoyenneté. »

            Aucun blanc ne dit qu’Obama est Anglo-Américain ; tous reconnaissent qu’il est Afro-Américain à cause de la couleur de sa peau qui ne peut selon eux que le classer dans la « race » noire. La couleur de la peau n’est pas si anodine qu’on veut le croire. Elle est la marque essentielle dans la manière dont les Blancs, les Jaunes, les Rouges ou les Noirs se reconnaissent et reconnaissent les autres races. A ce propos, Cheik Anta Diop affirme l’existence de l’idée de race dans la conscience collective de l’humanité, et cela qu’on le veuille ou non. « Une classification raciale est conférée à un groupe d’individus qui partagent entre eux un certains nombres de traits anthropologiques, ce qui est nécessaire pour qu’on ne puisse pas les confondre avec d’autres. Deux aspects doivent être distingués, le phénotype et le génotype. […] Si on ne considère que le génotype, je peux trouver un Noir qui, au niveau de ses chromosomes, se rapproche plus d’un suédois que Peter Botha. Mais ce qui compte dans la réalité c’est le phénotype. C’est l’apparence physique. Ce Noir, même s’il se rapproche plus au niveau de ses cellules du Suédois que Peter Botha, lorsqu’il se trouve en Afrique du Sud, c’est à Soweto qu’il vivra. Dans toute l’histoire, c’est du phénotype qu’il a toujours été question ; nous ne devons pas perdre ce fait de vue. Le phénotype est une réalité, l’apparence physique est une réalité. […] C’est le phénotype qui nous a causé tant de difficultés à travers l’histoire, c’est donc lui qui doit être considéré dans (les) relations. Il existe, est bien réel et ne saurait être nié. »

            Il est clair – parce que c’est une réalité de fait - que ce n’est point le sang qui coule dans nos veines qui détermine notre appartenance raciale mais bien la couleur de notre peau. Métis ou pas, lorsqu’il allait jouer en Afrique du Sud au temps de l’Aparteid, après les matchs, Yannick Noah était relégué au même statut que les Noirs, c’est à dire au même statut que les gens auxquels il est apparenté au regard de la couleur de sa peau. Récemment aux Etats-Unis d’Amérique, un Blanc qui faisait du porte-à-porte pour la campagne d’Obama avait sonné à la porte d’une maison en Virginie Rurale. Quand il a demandé à la dame pour qui elle comptait voter, elle a crié à son mari à l’intérieur : « Qui on soutient déjà ? – le nègre », a répondu une voix. Elle s’est alors tournée vers le bénévole et lui a dit : « On vote pour le nègre ! » (1)          

Raphaël ADJOBI

(1) Lu dans le journal Le Point.

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Commentaires
S
Personne ne te demande de choisir d'être blanche ou noire. Ce que tu vis et ressens ne concerne que toi. Mais que tu le veuilles ou non, la société te classera dans une catégorie. Pour la société dans laquelle tu vis, tu es noire ou blanche même si tu refuses de choisir. Le regard des autres te classe forcément dans une des catégories. Cela ne t'empêche pas d'avoir à la fois le sang blanc et noir.<br /> <br /> Tu dis que tu choisis l'Europe. Cela ne coûte rien. Il y a des Blancs qui ont choisi l'Afrique et des Noirs qui ont choisi l'Europe. Mais les blancs qui ont choisi l'Afrique restent blancs et les Noirs qui ont choisi l'Europe restent Noirs. Ce n'est pas parce que je suis français que je suis blanc.<br /> <br /> Le plus souvent, quand les métis sont jeunes, ils préfèrent être considérés comme des blancs. Mais quand ils grandissent, ils se rendent comptent que la société Européenne les considèrent comme des Noirs. C'est à partir de là qu'ils commencent vraiment à accepter leur différence avec le blanc
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L
moi jsui de mere beninoise é de pere italien kan jalai o bénin a moi é ma soeur on nous apellai yovo yovo partt ki ve dire blanc blanc jme onsidere donc ossi blanc ke noir voila soit jsui les 2 soit rien du tt en plus jsui né en europe é jé grandi en europe dnc a choisir je choisi l europe ( en italie on m apelle marocain marocain^^)
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T
je suis metis et je suis né en france ma mere est francaise et mon pere beninois .on ma toujour consideré comme noir en france ou au benin , au benin ils voient que nous avons du sang blanc mais ils nous considerent comme eux et moi meme comme tout mes frere et seur nous nous consideron comme noir donc pour moi tout les metisses sont NOIR
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S
Merci Marisa pour ce témoignage qui me fait plaisir. Cela rejoint ce que je disais plus haut. <br /> Mon fils qui est métis a compris qu'en France nous vivons dans une société qui pratique la discrimination sans aucun scrupule après un séjour d'un an en Angleterre. Quand il a vu que les différentes ethnies étaient représentées dans toutes les structures de l'état, il a compris que le fait que cela ne soit pas possible en France est une preuve de racisme.<br /> Quant à Maximmilian qui estime les métis brimés par les Noirs, je lui conseille vivement de lire les nouvelles publications sur l'histoire de l'esclavage et il comprendra que le statut du métis dans le passé lui a permis d'asservir les Noirs. Je lui conseille vivement "La traite des noirs et ses acteurs africains" de Tidiane Diakité. Il faut sortr des affirmations gratuites. <br /> Récemment, j'ai entendu à la radio une Françaie Blanche qui vit en Suède aoir la même réaction que mon fils.
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M
salut les gars j'ai lu vos commentaires concernant les metis je vais vous dire quelque chose c'est une histoire complexe.<br /> Etant metisse je suis née ET 'ai vecu au senegal pendant dix ans on ne ma jamais discriminée au contraire on m'a toujours dit que je suis senegalaise et il faut etre fiere de ce que tu es.<br /> En revenant en france g tjrs assumé mon coté noir, vu kici on nous considére tel quel et moi mem jme considere commme une noire car il fau dir la verité ke la plupart des metis ont pris generalement le coté noir (cheveux, traits du visage forme etc...)
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