16 février 2009
Les Noirs Antillais contre les héritiers du "Club Massiac"
Les Noirs Antillais
Contre les héritiers du « club Massiac »
La grève générale contre la vie chère en Guadeloupe à laquelle s’est jointe la Martinique (bientôt la Réunion et la Guyane) entre dans sa cinquième semaine. Le tiers monde de la France existe et veut montrer qu’il subit plus qu’une simple crise économique. Il vit une injustice faite d’inégalités sociales qui devraient troubler la conscience des gouvernants français et de la France en générale qu’un abus de langage appelle le pays des droits de l’homme alors qu’elle n’est que le pays de la Déclaration des droits de l’homme. Ce qui n’est absolument pas la même chose.
Au cœur de cette tourmente qui secoue les Antilles, il y a la communauté Béké, ces descendants de planteurs Blancs qui ont laissé la politique aux Noirs pour contrôler l’économie de l’île. Les Békés, qui se caractérisent aussi par le refus du mariage avec les Noirs, détiennent 90% des terres cultivables et ont le quasi monopole de l’économie, notamment de l’agroalimentaire et la grande distribution ; faisant ainsi la pluie et le beau temps. Pour permettre à la communauté blanche de suivre le rythme infernal qu’ils imposent aux Antilles, l’état alloue depuis fort longtemps une « prime de vie chère » aux fonctionnaires originaires de la métropoles appelés les « métros ». Ceux-ci constituent le tiers de la population active. On comprend alors que la grande majorité de la population des îles constituée essentiellement de Noirs ne puisse pas suivre la cadence de cette vie.
Le conflit à la lumière de l’histoire
Mais revenons à ces békés qui sont la source du mal Antillais. A vrai dire, ils ne sont nullement issus de l’aristocratie française comme la presse métropolitaine voudrait nous le faire croire. En tout cas, ce n’est point ce que dit l’histoire. Aux 17è et au 18ès, ce sont des aventuriers, dont beaucoup de pêcheurs et paysans Bretons, qui se sont jetés dans l’exploitation des îles avec l’aide des négriers. Les femmes de mauvaise vie étaient enlevées des zones portuaires de Nantes et de Bordeaux pour grossir leurs rangs. La méprise qui a fait d’eux des aristocrates vient des débats houleux qui eurent lieu au 18è siècle.
Suivez bien ! En 1788, sur le modèle des mouvements abolitionnistes anglais, fut crée la « Société des amis des Noirs ». De plus en plus influente grâce à ses élus à l’assemblée, elle était bien décidé à soulever la question de l’esclavage lors des états généraux qui devaient aboutir à l’abolition des privilèges et à la Déclaration des droits de l’homme. Confrontés à cette menace, non seulement les planteurs obtinrent leur représentation à l’Assemblée nationale pour contrer les abolitionnistes, mais ils fondèrent aussi une société adverse, dite « Club Massiac », qui s’engagea dans la protection des intérêts coloniaux et l’orchestration d’une campagne de désinformation et de dénigrement contre les « Amis des Noirs ». Dans son livre Race et Esclavage dans la France de l’Ancien Régime, Pierre H. Boulle dit que les deux groupes « s’engagèrent corps à corps dans une lutte pour savoir si la Déclaration des droits de l’homme s’appliquait aux colonies. […] Ce débat fut l’une des bases de la division créée au sein de l’assemblée entre l’aile radicale et l’aile libérale, cette dernière de plus en plus définie comme représentant les « aristocrates », en particulier après l’admission des planteurs en tant que représentants des colonies. »
Il apparaît donc clairement que le terme « aristocrates » - entre des guillemets dans le texte - lancé à la face des représentants des planteurs et leurs soutiens était plutôt une injure qu’une désignation de l’aristocratie française de sang. Les Békés n’ont donc rien à voir avec les nobles de la métropole. Si les privilèges furent abolis dans la nuit du 4 août 1789 et la Déclaration des droits de l’homme adoptée en octobre de la même année, ils est à souligner que les colons blancs et leurs soutiens réussirent à faire exclure les colonies, donc les Antilles, de la Constitution et obtinrent pour elles un statut d’associées à la métropole. C’est pourquoi, lorsque l’esclavage fut abolie en 1794, cette abolition ne concernait en réalité que la métropole puisque le trafic des esclave n’a été interdit en France qu’en1818. Quand, arrivé au pouvoir en 1799, Napoléon rétablit l’esclavage, il ne faisait en réalité qu’officialiser une pratique ordinaire mais illégale constitutionnellement. L’abolition effective de l’esclavage dans les Antilles n’interviendra que beaucoup plus tard en 1848 (loi Schoelcher) sous la pression répétée des abolitionnistes Anglais.
Cette grève contre la vie chère a donc indubitablement des accents de remise en cause des acquis du Club Massiac qui a réussi à faire des Antilles une France à part (« statut d’associé ») vivant sous une politique paternaliste faite d’inégalités sociales avec la bénédiction du pouvoir métropolitain. C’est donc ENFIN la rébellion des anciens esclaves depuis le 18è siècle.
Raphaël ADJOBI
Commentaires
Aristocrates ou pas...
Tout le monde sait que l' ristocratie n'est rien d'autre qu'une grande comédie , composée de gens qui pensent mal, ou pas du tout, qui ne savent rien faire :la manipulation ou domination psychologique d'une partie de la population sur une autre partie.
Que ces békés soient Aristocrates ou pas, ça ne change en rien le problème vécu par les Antillais. Au contraire.Antillais intégrés...
C'est exactement la mauvaise intégration des Antillais - pour ne pas dire la non intégration - qui apparâit aujourd'hui.
Comme je le dis dans mon article, le "statut d'associéés" à la métropole qui date du 18 è siècle n'a pas changé. Ce statut fait des Antilles une zone où les colons planteurs de l'époque peuvent librement faire la loi. Et comme tu le dis si bien, il est tout à fait inadmissible de ne jamais voir de ministre Antillais Noir dans les gouvernements français. Chose encore plus inadmissible, chaque fois qu'il y a un porte parole des Antilles, c'est un Blanc que l'on voit.
J'avoue que je finis par me réjouir de ce qui arrive aux antillais noirs avec l'espoir qu'ils sauront enfin réclamer leur intégration totale dans le giron des règles de la République française. Ou alors, il faudra absolument qu'ils prennent leur indépendance.
Mais attention Aïda, les Antillais semblent très sensibles sur la question de leur origine africaine. Apparemment, ils sont très susceptibles quand on leur dit qu'ils faut que tous les Noirs de France se joignent pour défendre leurs droits. Eux se croient un cas à part. Le drame, c'est qu'ils n'ont jamais su défendre leurs intérêts. j'espère que le moment est enfin venu.Origine Africaine
Je n'ignore pas que les Antillais ont une relation ambigue avec l'Afrique en général: une sorte d'attirance/rancune. Car pour certains d'entre eux, ceux qui sont en Afrique sont ceux qui avaient vendu leurs frères. Hors, c'est tout à fait faux. LA grande majorité de ceux qui sont partis sont des captifs( razzias, kidnapping). Donc je pouvais me trouver là-bas et eux ici. C'est très aléatoire. Il faut qu'ils arrivent à considérer cela de cette manière, sinon ce sera difficile pour la réconciliation de l'Afrique et de ses enfants. C'est comme si aujourd'hui les juifs déportés en voulaient à tous les juifs actuels et non juifs européens en pensant qu'ils étaient tous collabo.
Pourquoi les antillais prendraient-ils leur indépendance?
Je me suis posé cette question. Je me suis demandé pourquoi Aimé Césaire n'est pas allé dans ce sens. Préférant une égalité de traitements des antillais avec les métropolitains, une liberté de circulation, d'opinion dans le giron français à une indépendance dans les Caraïbes, revendiquant la fraternité entre tous les peuples ultra-marins, blancs béké, blancs métropolitains, chabins, indiens, noirs.
Oui, pourquoi qui a écrit le discours sur le colonialisme n'a pas cédé à la sirène de l'indépendance? Je pense que je trouverai une réponse dans son essai sur Toussaint Louverture.
Les peuples antillais sont principalement des peuples déportés. Saint-Domingue a pris, à raison son indépendance. Mais elle a payé parce qu'elle n'avait pas toutes les clés de la liberté. Comment cette indépendance aurait pu totalement produire des fruits quand la dépendance économique était lié au bon vouloir des grandes puissances de commercer ou pas avec Haiti?
Guadeloupéens et martiniquais sont conscients que leur sort ne sera pas très différents de celui des haïtiens. Parce que contrairement aux haïtiens, ils ne maitrisent pas la production de ces îles toujours détenus par les anciens colons. Ils ne maîtrisent rien.
De plus, la France doit assumer la traîte négrière et le passé colonial des Antilles françaises. C'est à elle d'atténuer la puissance des békés et d'ouvrir les postes de cadres aux diplômés de ces îles. Pourquoi faire le cadeau à la France d'une indépendance qu'elle serait tout heureuse d'octroyer aux Antilles françaises?Cette grève est aussi celle de l'Afrique !
Pour comprendre Césaire, il faut lire le livre de Raphael Confiant sur Césaire, je ne mesouviens pas très bien du titre c'est si mes souvenirs sont bons "aimé Césaire, la traversée paradoxale du siècle"
Pour revenir sur le sujet, il faut comprendre que les Antilles commencent à bouger parce qu'ils se forment de plus en plus d'Antillais, et donc ces derniers arrivent à mieux comprendre le système et veulent que ça change.
C'est trop excdssif de dire que les Antillais refusent leur origine antillaise, avant ils ignoraient ça et puis c'était honteux d'être Noir sur la planète Terre, mais depuis la victoire de Mandela en Afrique du Sud et surtout celle de Obama, les rapports psychologiques de Dominé-Dominant doivent changer de paragdime et même de visage. C'est ce flottement qui permet ce qui se passe aux Antilles. Les Guadeloupéens par cette grève, viennent de créer une rupture historique, cette grève va au délà d'une revendication economique, elle est selon moi plus existentielle et c'est pour cette raison qu'elle fait peur à la classe politique française qui risque de vaciller et faire tâche d'huile sur tous les Afros. Beaucoup des choses vont changer. Déjà les politiques français sont tous d'accord pour remettre en cause le système colonial et pour nous Africains francophones, du fait de la rapidité et de la visbilité planétaire que les nouvelles technologies permettent à cette grève un retentissement au délà de la France et donc du coup d'interpeller les autres peuples dominés par la France, je disais donc cette grève aura des conséquences à court et à long terme sur l'Afrique et les autres peuples Noirs de par le monde. L'issue de cette grève aura les mêmes résultats psychologiques sur les Africains,que la defaite française de Dien Ben phu (Indochine en 1954) qui a déclenché la guerre d'Algérie en 1956 et contraint De Gaulle dès 1954 à refléchir sur le statut des colonies françaises (AEF, AOF et Madagascar) d'abord par une loi d'autonomie (loi cadre de Gaston Deferre en 1956 et statut de communauté franco-africaine en 1958, cette dernière loi sera tuée dans l'oeuf à cause du Non guinéen et de la peur de voir les Africains devenus citoyens français participant au vote élire un Noir, De Gaulle se contentera d'accorder l'autonomie en 1958 et l'indépendance en 1960, ainsi en France l'élection pouvait se faire au suffrage universel à partir de 1962)
Pour les Antillais à cause de la faiblesse économique et du manque de ressources naturelles pouvant assurer une indépendance réelle, il est judicieux de forcer la France à aller jusqu'au bout de la logique républicaine (egalité de traitement pour tous) et les politiques français à admettre à part entière les Antillais comme leurs égaux.
C'est cette révolution corpenicienne au plan psychologique et idéologique que les Blancs (surtout de la vielle Europe) doivent operer vis à vis du Noir. Les Américains ayant déjà montré la voie au monde entier.
Et nous Africains à partir de cette grève avions intérêt à faire pareil.Une interprétation juste de l'attitude de Césaire
Ce que tu dis de l'attitude de Césaire face à la métropole me semble juste, Gangoueus. L'insularité, la petitesse de l'île ainsi que la mainmise de la communauté blanche antillaise sur les terres cultivables auraient sans doute rendu l'indépendance encore plus cruelle.
Comme tu le dis si bien, les Antillais "ne maîtrisentt rien". Ni les prodctions locales, ni le commerce. Le rôle de l'état français est justement de faire en sorte que la loi républicaine s'applique là-bas et non pas que la guadeloupe et la Martinique restent "la choses" des Békés. Il est tout à fait normal que les Noirs antllais réclament justice et reconnaissance à l'état français.Une grève historique !
Oui, Mouélé, cete grève antillaie est historique. Historiue parce que c'est la première fois que les Noirs Antillais s'élèvent contre le système établit depuis le 18è siècle. Depuis cette époque du "statut d'associées" des îles à la métropole qui garantit aux colons le monopole des terres cultivables, donc l'économie.
Crois-moi que quand on analyse les injustices dont les Antillais sont les victimes de la part du pouvoir français, on se demande comment ils ont pu supporter cela aussi longtemps.
Un homme polique français faisait remarquer fort justement que ces grèves aux Antilles arrivent au lendemain de l'investiture d'Obama. Je crois aussi que l'audace de cet homme a donné de l'énergie à ceux qui sont méprisés mais qui n'osaient pas lever la tête. Je suis donc d'accord avec toi de l'effet psychologique que son élection a sur les opprimés.
Je crois aussi que les hommes politiques français sont conscients que cete grève contient un germe racial. Ils savent que c'est une lutte pour une vraie décolonisation de l'île et donc des Noirs antillais. Une lutte qui dénonce une domination blanche ! Quant aux conséquences à court ou à moyen terme en Afrique, j'en doute. En Afrique, la politique qui consiste à diviser afin d'imposer sa loi par l'intermédiaire de celui qui est favorable à l'ancien colonisateur fonctionne toujours. Il me semble que cette politique a encore de beaux jours devant elle.
J'espère que les Antillais sont nombreux à être conscients que c'est une véritables révolution qu'ils vivent. Ils doivent absolument tenir pour obtenir la justice, l'égalité de traitement avec la métropole. S'ils se contentent de peu, ils seront perdus pour longtemps.Pourquoi le terme "aristcrates" ?
Salut Segou !
En fait, lorsque les premières informations ont fait mention de ce terme en parlant des Békés, tout le monde a cru qu'il s'agissait des familles de l'aristocratie métropolitaine qui avaient transposé leurs habitudes séculaires sur les îles. Certains internautes étaient étonnés de l'emploi de ce terme, car, disaient-ils, ce n'est pas ce qu'enseignent l'histoire.Il est généralement connu qu ce sont les aventuriers et les plus pauvres qui migrent.
Quant à moi, ce que j'ai voulu expliquer, c'est que cette méprise est aussi dans l'histoire ; d'où ma référence à Pierre H. Boulle. J'ai voulu aussi montrer que si les Antillais noirs vivent en marge des règles de la république française cela tient à la victoire des colons sur les bolitionnistes au 18è siècle ; et que depuis, les choses n'ont pas changé.Oh oui, Xada !
Moi aussi c'est ce qui m'a toujours choqué ! Chaque fois que l'on donnait la parole à un officiel, c'était un blanc, alors que les Antillais sont très majoritairement noirs. En plus, ce sont les métropolitains qui gèrent les relations publiques entre la métrople et les îles. Même quand on voit des gendarmes, ce sont des blancs ! C'est tout à fait cela.
Emeutes de la faim en Afrique=Grève contre la vie chère aux Antilles ?
Heureusement que j'ai pensé rendre visite à mon cher Raphaël avant de poster au sujet de la situation aux Antilles.
Je dis heureusement parceque mon post aurait ressemblé à un copier-coller tellement nos points de vue se rejoignent.
Toujours est-il que je vais essayer d'apporter mon "grain de sel" comme l'ont si bien fait: Aïda, Le Pangolin (que je lis souvent) et Ségou entre autres.Heureux de te relire mon cher Seck !
Enfin ! Je te voilà de retour parmi nous.
Sur les Antilles, il y a beaucoup à dire. Ce sera avec plaisir que je viendrai te lire. En tout cas, je ne suis pas mécontent de savoir que nos points de vue se rejoignent. Nous ne pouvons que nous réjouir de voir ces îles se réveiller enfin.retour de Martinique
J'ai lu tous les exposés,mais je crois que beaucoup se laisse engager sur la voie du Blanc et du Noir,sans penser,que tout peut être réglé,si la volonté politique le décide.Je suis en colère contre Mme ROYAl et Mr Besancenot,qui sont allés en Guadeloupe mettre un peu plus le feu au poudre.J'en ai tout autant contre Mr SARKOZY,qui lui se prend pour le maître du monde,et se prend pour Napoleon.J'ai 63 ans,je suis d'origine Bretonne de Mère et de Père,et je suis né en Algérie,(magnifique Pays),par un concour de circonstances professionnelles de mon Père.Et j'ai toujours entendu dire de mon Père,que seul un homme politique de couleur,en l'occurrence Mr LEOPOLD SEDAR SENGHOR aurait pu devenir PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE,mais il était Noir.J'ai une Fille et un gendre qui est Martiniquais,il est super gentil et malheureux de ce qui se passe,mais lui non plus ne comprend âs que ce n'est pas la couleur de la peau qui fait la valeur humaine.Il faut que les Antillais se prennent en main et que l'Etat Francais bloque tous ces profiteurs qu'ils soient Jaunes,Blancs,Noirs et ouvrent à la concurrence,y compris en France.J'ai souffert de voir cette belle île,souillée par tous nos hommes politiques,on aurait pu se croire à certains moments en pleine guerre,il ne manquait plus que les tickets de rationnement.Il faudrait cesser aussi de voir certains Elus comme à Ste Anne,faire flotter le drapeau de la Martinique indépendante,sur sa Mairie et laisser dans sa Petite Ville qui est proche des plus belles plages existantes,aux mains de Jeunes desoeuvrés,fumant leur herbe et surtout la vendant comme un légume,en toute tranquilité.Je suis déçu d'avoir passé six semaines dans une région en guerre,le mot n'est pas trop fort et avoir accepté de me faire rouler,sans avoir le droit de le dire,car je ne parle pas créole.J'espère que cela s'arrangera à lavenir,mais je n'y crois pas trop.Ce serait dommage de ne plus pouvoir profiter de ces magnifiques Régions.Il me faudra du temps pour y retourner.
Du racisme aux Antilles
Je comprends bien Erwan, son anlyse de la situation aux Antilles est certes humaine et paternaliste mais dénote une certaine méconnaissance de l'histoire même des Antilles.
Comment parler des Antilles en ocultant le problème de la discrimination ?
Les Antilles ont été "enfantées" par une Europe raciste, esclavagiste et cupide avec une politique basée sur la ségrégation raciale, la domination et l'asservissement des Noirs par les Blancs.
Cher Erwan, la notion de race, de Dominants et de dominés, reste une constante dans l'histoire même des Antilles.
Bien sûr que certains Noirs profitent du système comme ce fut le cas pendant les périodes les plus sombres de l'esclavage, ce qui n'enlève en rien au problème. (Le chien du raciste est plus méchant que le Raciste lui même)Une "situation de guerre bien nécessaire" !
Cher Erwan,
Je crois que pour profiter sans crainte des îles, il faut absolument prier pour que les différents gouvenements français n'entretiennent pas les békés dans leur position de maîtres absolus des Antilles. Les 200 euros que réclame le collectif de grève ne résout pas le problème des Antilles ; cette somme ne fera que relever quelque peu le niveau de vie des Noirs pour qu'elle se rapproche de celle des blancs venus de la métropole.
Conmme le dit Secka, c'est tout le système colonial qui est à revoir : la part des terres occupées par les békés et celle qui devra revenir aux noirs pour équilibrer les choses ; que l'administration de Paris n'accorde pas aux seuls békés les facilités d'entreprendre sur les îles ; que le gouvernement n'envoie pas des blancs de la métropole remplir les fonctions administratives dans les îles alors que les jeunes diplomés sont sans formation et donc sans emploi ; que les jeunes Antillais puissent venir se former en métropole avec des facilités de l'état lorsque les écoles de formation n'existent pas sur les 'îles ... Que cesse enfin la discrimination dans les traitements. Car quoi, pourquoi les métropolitains auraient-ils une prime d'éloignement (transformée en prime de vie chère) alors qu'un Antillais noir qui quitte son île pour la métropole ne bénéficie de rien ?
Ce n'est pas parce que ce qui se passe en ce moment sur les îles les plonge dans un état proche de l'état de guerre avec ticket de rationnement comme vous dites qu'il ne faut pas se révolter contre l'injustice. Qu'aurait été la France sans la révolution de 1789 ? Il a fallu crée une situation de guerre afin que les choses changent. Il est donc nécessaire que les Noirs Antillais fassent à leur tout leur révolution car ils sont sous le joug d'une autre aristocratie : l'aristocratie coloniale formée par les esclavagistes blancs qui maintiennent encore leurs pouvoirs sur les îles avec la bénédiction des gouvernements blancs de Paris.Précision
Bonjour,
je cite votre article : " Pour permettre à la communauté blanche de suivre le rythme infernal qu’ils imposent aux Antilles, l’état alloue depuis fort longtemps une « prime de vie chère » aux fonctionnaires originaires de la métropoles appelés les « métros ».
Ma réponse que vous pouvez vérifier : FAUX
Tous les fonctionnaires noirs ou blancs "métros" des départements français d'Outre-mer et y compris Elie Domota touchent 40% de salaire en plus.
Et naturellement tous les français blancs ou noirs perçoivent des indemnités de chômage identiques en cas de perte d'emploi soit 70% du salaire.
Oui la vie est plus chère aux Antilles (tout est importé et les élus locaux ont créé un octroi de mer) mais les salaires sont les mêmes qu'en France métropolitaine et nous en hiver on chauffe, on mange plus, on achète des habits d'hiver chauds et chers, nos maisons sont isolées du froid et beaucoup plus chères à l'achat d'où des remboursements plus chers que des maisons tropicales.
Merci de m'avoir lu et de me publier.
AlenyaA propos de ta précision Alenya
Dire que la " prime de vie chère " a été allouée à la communauté blanche pour suivre le rytme infernal de la vie chère de la métropole n'est pas s'inscrire en faux de la réalité. Cette politique visait essentiellement à favoriser la communauté blanche. C'est une vérité historique. Si quelques noires bénéficient de cette prime, on peut dire que ce sont des cas isolés. Les Antillais qui sont dans l'administration aux Antilles ne sont pas partis de la métropole. Je ne nie absolument pas que quelques Noirs bénéficient également de cette prime. Ce n'est pas parce que un ou deux Noirs sur cents blancs bénéficient de cette prime que vous allez parler d'égalité de traitement. Ce n'est pas parce que deux ou trois blancs sur cent Noirs vont bénéficier de la nouvelle prime de 200 € que nous allons dire qu'ils sont dans une situation semblable aux Noirs. Ce n'est pas pour ces 2 ou 3 blancs que la nouvelle prime a été accordée mais pour les Noirs qui vivent une situation d'injustice.
Courte réponse par manque de temps...
Bonjour,
permettez-moi de répondre.
Les fonctionnaires de France métro ne touchent aucune prime à la vie chère.
Cette prime (40% au-dessus du salaire payé) a été instaurée a une époque où on se rendait en Afrique, aux Antilles ou dans les Iles françaises du Pacifique en bateau, uniquement pour les fonctionnaires mutés hors de France.
Cette prime a été plus tard allouée aux fonctionnaires Antillais suite à leurs revendications.
La conséquence a été une montée des prix dans les supermarchés qui pénalise les non fonctionnaires
lesquels souhaiteraient l'abrogation de cette prime pour que les prix baissent ou... stagnent.
Il semble que vous imaginez que les Antilles sont gérées par des blancs... tous les Maires et députés sont des locaux noirs.
Parallèlement France métro nous avons des Maires et députés blancs.
Vous devez comprendre que tout le monde est libre sur le territoire national de se présenter aux élections pour être élu député ou Maire. Aprés les électeurs choisissent.
Si vous dites aux Antillais que leur territoire est une Colonie française, vous allez les vexer grave et ils auront 100 fois raison.
Les Antilles c'est la France avec les mêmes idemnités de chômage en cas de perte d'emploi soit 70% du salaire (jusqu'à 3 ans), des primes à la scolarité, l'enseignement gratuit, des aides au logement pouvant atteindre voire dépasser 300€/ mois, les soins et les médicaments gratuits, des allocations familiales en centaines d'€ pour les familles à partir de 2 enfants et 40% de salaire en plus pour tous les fonctionnaires métros ou locaux...etc, plus un impôt sur le revenu plus faible qu'en France métro.
Cordialement.
AlenyaA propos de la prime d'éloignement, puis de la vie chère
Je laisse ici un lien vers un article du journal L'expansion que m'a adressé Alenya. Il y est question de la prime de la vie chère que je disais allouée aux fonctionnaires venus de la métropole. Le dernier chapitre a particulièrement retenu mon attention pour m'emmener à nuancer mon propos. Mais on peut aussi se demander pourquoi la prime n'a jamais été octroyée dans l'autre sens quand les Antillais arrivaient dans un monde plus cher que le leur ?
http://www.lexpansion.com/economie/l-outre-mer-etouffe-d-etre-le-paradis-des-fonctionnaires_25454.htmlCa doit changer!
Je suis un français métropolitain et je suis avec intérêt l'actualité des DOM TOM car j'ai toujours été fasciné par ses territoires.
Je comprend tout à fait le raz-le-bol des ultramarins devant la vie chère. C'est pour cela que je considère qu'il faut arrêter de considérer les DOM-Tom comme des colonies mais leur laisser les moyens de diversifier leur économie et leurs débouchés.
Par exemple, il est absurde que la métropole Française soit le premier partenaire économique et commercial des Antilles! Il y à l'immense continent américains à côté, c'est avec les USA et l’Amérique latine que les Antilles doivent commercer et de développer, on doit donner plus de pouvoir de décision à ces territoires afin qu'ils deviennent autonomes au niveau économique et qu'ils soient une source de richesse pour la France et non pas un "petit paradis touriste qu'on fait vivre sous perfusion". Ce qui est absolument inacceptable c'est qu'il existe dans le territoire de la République des régions ayant autant de différence de PIB! Les DOM-Tom ont les moyens de se développer, laissons prendre leur place dans l'espace géographique auxquels ils
appartiennent!
Toutefois je suis très heureux que c'est territoires fassent partie de la République française, je crois que c'est bon pour eux comme pour nous, il ne faut pas oublier que les pays voisins sont en générale plus pauvres (sauf les paradis fiscaux certes). Il faut juste rationaliser leur économie. En outre, pour beaucoup de réunionnais ou d'antillais l'appartenance à la France est un acquis et une fierté et la plupart préfère se battre pour être reconnu dans leur nation que lui tourné le dos. Et puis arrentons avec ces vielles animosité entre blancs et noirs je rappelle que la grande majorité des français blanc sont exploités par des patrons et des bourgeois véreux! Les grands propriétaires terriens antillais exploitent les noirs comme les grands propriétaires métropolitains exploitent les blancs et je sais de quoi je parle. Ne nous trompons pas d'adversaire, les couleurs, les nations tout cela c'est du vent. Essayer de vivre ensemble dans la lutte contre l'exploitation du grand capital me parait une quête plus ambitieuse. En outre, l'immense majorités des métropolitains ne méprisent pas les noirs et sont heureux de cette diversité.Je voudrais tout de suite être très clair : je me réjouis de deux observations que vous faites ici. Je m'en réjouis afin que vous sachiez que si parfois je suis dur dans mes propos, ce n'est point par animosité mais bien par la distance qui me sépare de mes interlocuteurs en matière de connaissances de certains sujet.
Vous dites deux choses vraies : 1) la situation économiques des Antilles doit dépendre d'une autre géographie que celle de la France ! Vous êtes sur les mêmes longueurs d'ondes que les penseurs Antillais que sont, par exemple, Patrick Chamoiseau, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Jean-Claude William, Gérard Delver.... et quelques autres. Leur "Manifeste pour les produits de Haute nécessité" que j'ai commenté sur mon blog vous le démontrera.
2) Je suis de votre avis que la lutte contre le capital est aujourd'hui l'affaire du plus grand nombre. Pleinement d'accord. Cependant, n'ignorons pas que dans des sphères plus restreintes, il y a des profiteurs qui opèrent allègrement et que pour les repérer il n'est pas nécessaire de lever la tête plus loin.
Enfin, si nous avons l'occasion de converser en d'autres occasions, je serai content de savoir ce qu'il faut pour vivre ensemble plus humainement plutôt qu'à couteau tiré. Il faut savoir que c'est la France - l'histoire l'atteste - qui a toujours cru que pour vivre bien avec le Nègre, il faut employer la force et la domination plutôt que l'entente cordiale. Le jour où cette "race supérieure" comprendra qu'il y a une autre voie pour prospérer que la domination, nous ferons un grand pas en avant. Dans cet ordre d'idée, sachez que le Portugal fait aujourd'hui profile bas par rapport à l'Angola qui est devenu son grand investisseur et son grand financier. Demain, grâce à l'Angola, le Portugal ne sera plus le petit pays pauvre de l'Europe. N'avez-vous pas remarqué que l'on parle de la ruine de la Grèce, de l'Espagne mais plus du Portugal ? Ce n'est point parce que ce pays a définitivement coulé. Il est tout simplement en train de tracer son chemin hors de l'Europe.
Antillais n'est pas Français
Bonsoir St Ralph, cette situation aux antilles n'a pour moi rien de surprenant.ça couvait depuis longtemps.Il suffit de voir comment les antillais sont traités en France et dans leur spropres îles pour comprendre que pour les Français de métropole, ces gens n'en sont pas. Ils sont très mal intégrés. Le racisme et l'apartheid sont pratiquées mais de manière insidieuse. Je n'ai jamais compris pourquoi il n'y a pas de ministre noirs antillais en France depuis le temps: ils préfèrent valoriser les Français noirs issus de l'immigration comme Rama Yade, ou d'origines Arabes. J'aurais été Antillaise, j'aurai préféré que les Antilles prennent leur indépendance et leur destinée en charge. D'ailleurs j'ai toujours eu l'impression qu'ils se sentaient plus Africains que Français. Peut-être que je me trompe. Pour moi , Antillais n'est pas Français.