Lectures, analyses et réflexions de Raphaël

Vous trouverez ici des comptes rendus de lectures livresques concernant essentiellement l'histoire des Noirs d'Afrique et celle des Afrodescendants des Amériques et d'Europe. Les actualités de la diaspora africaine ne sont pas oubliées.

14 février 2011

Côte d'Ivoire postélectorale : Eburnie maintenant !

                               Côte d'Ivoire postélectorale :

                                              Eburnie maintenant !

Eburnie_I_0003_crop            Quand il s'agit de l'Afrique, les démocrates ne sont pas ceux que l'on croit. Qui de Laurent Gbagbo et de Alassane Ouattara veut une résolution pacifique de la crise postélectorale en Côte d'Ivoire ? Le premier propose de recompter les voix, en d'autres termes ouvrir tout le dossier des élections afin de juger le vrai du faux. Le second « souhaite discuter seulement si Laurent Gbagbo reconnaît que le peuple ivoirien (l')a élu président » (entretien publié dans le Journal français La croix du jeudi 20 janvier 2011). Je laisse aux fins démocrates  le soin de juger du caractère pacifique de chacune des propositions.

            Comme le fait remarquer un ancien chef militaire français en Côte d'Ivoire, on ne peut se contenter des aboiements de la communauté internationale pour fixer le sort de ce pays. L'épisode irakien est dans toutes les mémoires ; les grandes puissances sont capables de fabriquer du faux avec la complicité de l'Onu. Il propose pour sa part de reprendre le deuxième tour des élections. Dans ce cas, je pense qu'il ne serait absolument pas sage de le faire sans une réunification préalable du pays et l'instauration de la loi républicaine de manière égale sur l'ensemble du territoire comme cela était prévu dans les accords de Ouagadougou. Car le fait d'avoir sauté cette étape explique les dérapages à l’origine de cette nouvelle crise. Cette dernière solution apparaît donc inenvisageable dans l'immédiat.        

            Dans le journal français La croix du 20 janvier 2011, à la question du journaliste lui demandant s'il pense vraiment que la Cedeao va passer des menaces à une action sur le terrain, Alassane Ouattara répond : « Tout est en train d'être mis en place. L'intervention militaire est déjà prévue, organisée. Elle sera programmée. J'ai parlé avec le président nigérian Goodluck Jonathan dimanche, il m'a assuré de sa détermination. C'est pour cela que les chefs d'état-major des pays de la Cedeao se sont réunis mardi à Bamako. Des arrangements sont en cours pour qu'ils aillent faire des reconnaissances à Bouaké, qui sera peut-être le centre de regroupement des soldats ».            

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            Que le monde entier le sache de manière très claire : si demain, par une force extérieure, Laurent Gbagbo venait à être renversé, ce serait contre la volonté des Ivoiriens qui lui ont donné le pouvoir contre le général Guéï en 2002 et lui ont confirmé leur attachement en s'opposant au coup d'état de la France en 2004 ; contre la volonté de ces Ivoiriens qui refusent de répondre aux appels au boycott d’Alassane Ouattara. Et soyez certains que leur  leçon de patriotisme sera extraordinaire. Ils ne permettront jamais à Alassane Ouattara de diriger la Côte d’Ivoire depuis le sud où vivent les 3/4 de la population du pays ! Après avoir menacé, la France a fini par dire au locataire de l’Hôtel du Golf qu’elle ne peut s’engager militairement aux côtés d’une partie de la Côte d’Ivoire contre l’autre partie. Elle a estimé que cette « sale besogne » revenait aux Africains eux-mêmes comme à l’époque de la traite négrière où ils allaient lier les mains et les pieds de leurs frères pour les livrer aux Européens. Quel pays africain aura l’audace de renouer avec l’histoire des traites négrières en prenant les armes contre la Côte d’Ivoire ? Quel pays africain se croira un idéal de démocratie au point de donner des leçons dans ce domaine aux institutions ivoiriennes ?

N'oubliez pas ceci : dans l'Afrique francophone, seuls les Ivoiriens du sud ont été capables de se dresser contre la France pour défendre un des leurs ! D'autre part, il ne faut pas oublier que la population de la Côte d'Ivoire est constituée de 40% d'étrangers essentiellement originaires des pays voisins comme le Burkina, le Mali, et d'autres pays plus lointains comme le Sénégal et le Nigéria. Où iront ces étrangers quand les Ivoiriens du sud seront attaqués par les pays de ceux qui vivent chez eux ? Inutile de vous faire un dessin. Avec beaucoup de sagesse, les soldats ghanéens se sont retirés de l'Onuci de Côte d'Ivoire refusant de jouer les négriers.

                        Les incohérences d’Alassane Ouattara

            Tout en traitant Laurent Gbagbo de « génocidaire » et de « dictateur », c'est dans le Sud qu'affluent les nordistes qui désertent la zone des rebelles. Personne ne veut vivre au Nord ; pas même Alassane Ouattara, Soro et les autres chefs rebelles qui envoient leurs enfants dans les écoles de Laurent Gbagbo parce qu'ils sont incapables d'en créer de correctes dans les zones qu'ils administrent.

            

            Malheureusement pour Alassane Ouattara, dans le Sud, il est chez son adversaire. Les foyers de populations nordistes à Abidjan ne représentent rien par rapport au reste des Ivoiriens favorables à Laurent Gbagbo.  Adjamé et Abobo dont vous parle sans cesse la presse européenne ne sont que des îlots insignifiants dans un océan de populations qui lui sont favorables. Les 54% des Ivoiriens qui auraient voté pour Alassane Ouattara n'existent nulle part ailleurs que dans les bulletins frauduleux et les calculs fallacieux. On comprend alors aisément pourquoi aucun de ses appels à la désobéissance n'a rencontré d'écho. Pourquoi ce que les seuls partisans de Laurent Gbagbo ont fait contre l'armée française en 2004, 54% d'Ivoiriens partisans d'Alassane Ouattara ne peuvent-ils le réaliser contre le pouvoir en place ? Ils ne le peuvent parce que la coquille est vide et parce que le chef du RDR est chez son adversaire !

                                              

            A vrai dire, en refusant d'ouvrir le dossier des élections pour juger du vrai du faux, Alassane Ouattara s'enferre dans l'impasse. Comment en sortir ? Il ne me reste qu'à lui poser une question ; à lui et à ses partisans : à quoi sert-il d'avoir confisqué la moitié du territoire national depuis huit ans ? Pour moi, il est temps de verser la question de la partition du pays dans le débat final. Au moment où de l’étranger on tente d’assécher les finances du pays par des mots d’ordre aux exportateurs de cacao et aux sociétés étrangères afin de pousser des militaires à la révolte, au moment où les états africains ont décidé de confier la clef du compte de la Côte d'Ivoire à la BCEAO à Alassane Ouattara pour lui permettre d'acheter les armes nécessaires à la reconquête du pouvoir - dans le cas où ils ne pourraient pas tenir la promesse qu'ils lui ont faite - une seule alternative s'impose : l'officialisation de la partition de la Côte d'Ivoire qui deviendrait donc définitive !

                                           Eburnie maintenant !

            On ne cesse d’accuser les Européens d’avoir tracé des frontières arbitraires séparant des peuples frères et associant des peuples qui n’ont rien en commun. Il est temps de reconnaître que l’on ne peut pas continuer à attacher les populations du Nord proches linguistiquement et culturellement des Burkinabés et des Maliens aux peuples de forêt que sont les Akan et les Krou. Cependant, il faut reconnaître qu'il y a des nordistes (au moins la moitié des Mandé et le quart des Gour) qui, avec le temps, ont développé en eux la fibre nationale ivoirienne et sont désormais convaincus de n'avoir rien de commun avec les peuples voisins du nord ni avec ceux qui font alliance avec eux. Il y en a même qui, comme notre "griot" national Balla Kéïta (ancien ministre d’Houphouët-Boigny) ont payé de leur vie le refus du chantage. Un Eburnéen, un vrai, qu'il soit du nord ou du sud, qu'il soit Akan, Krou, Mandé ou Gour, ne s'allie jamais avec l'étranger pour porter le fer dans le sein de sa mère. C'est à cette marque essentielle que l’on reconnaît les Eburnéens. C’est cette marque qui explique pourquoi, opposé à Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo n’a jamais pris les armes contre lui. Emprisonné par Alassane Ouattara, il n’a pas appelé l’étranger à l'aider à prendre les armes contre lui. Mais puisque ce dernier et ses rebelles ont tracé leur territoire depuis 2002, qu’ils la gardent et que l’on les laisse s’associer avec leurs semblables.

Enfin, au président Wade qui veut attaquer Eburnie, que l’on lui renvoie ses 500 000 Sénégalais et l’on verra bien si son pays sera capable de les absorber. A Compaoré qui joue les gros bras, qu’Eburnie lui renvoie ses 3 millions de Burkinabés et nous verrons s’il ne sera pas chassé du pouvoir par ses compatriotes renvoyés !

            On ne peut pas continuer à vivre avec des gens qui sont capables d’appeler des étrangers pour venir attaquer leur pays ; des gens qui saccagent des ambassades de leur pays à l'étranger ; des gens qui mettent le feu au Trésor public de leur pays pour empêcher le paiement des salaires des fonctionnaires. Les Eburnéens ne ressemblent pas à ces hommes là. Et pour ne pas leur faire la guerre, il vaut mieux ne pas chercher le même destin avec eux. Le Soudan s'est résolu à une partition pour un sud proche des populations noires et un nord proche des populations arabes. La vie des deux pays se fera désormais hors des limites coloniales souvent décriées. En Côte d'ivoire, cette séparation doit être sérieusement envisagée pour en finir avec les palabres interminables des esprits querelleurs.

            

Raphaël ADJOBI

Posté par St_Ralph à 21:28 - Actualités ivoiro-françaises - Commentaires [40] - Permalien [#]

Commentaires

  • Note de l'auteur !

    L'extrait de la bande dessinée de Tintin vient du blog de Delugio (Voir dans mes liens à droite).

    Posté par St-Ralph, 14 février 2011 à 21:43
  • Tu es remonté dè!!!!

    Je partage la quasi totalité des points de ce brillant résumé de la crise ivoirienne, cependant je reste sceptique quant à ta proposition très bien argumentée d'officialiser la partition du pays.
    Gbagbo dit souvent : "je rendrai ce pays comme je l'ai trouvé, à savoir avec ses 322 000 km2".
    Cette position est sage car s'engager dans une partition du pays dans la situation actuelle, et surtout sans connaitre le véritable point de vue des ivoiriens du nord serait une erreur historique.

    En effet, le récent scrutin, avec son lot d'exactions massives dans le nord et les opérations d'identification viciées en CNO, ne nous permet pas de connaitre le véritable poids électoral d'ADO. Ses scores de 90% en moyenne (dès le 1er tour) dans ces zones témoignent en tout cas de la mascarade électorale. D'autre part, ne perdons pas de vue qu'un taux de participation de 70% au second tour signifie que la moitié de l'électorat PDCI (Baoulé?) s'est abstenu. Tous ces éléments doivent nous inviter à réfléchir sur le véritable poids électoral du candidat de l'étranger en Côte d'ivoire.

    Si partition du pays il y a , je crois qu'elle doit se faire dans un environnement pacifié et surtout après une reprise rigoureuse des opérations d'identification, puis un référendum. Officialiser la partition dans les conditions actuelles apparaît davantage comme un recul des institutions ivoiriennes.

    Djé.

    Posté par Koko Taillé, 15 février 2011 à 10:30
  • Oui, mon cher Djé, je suis remonté ! J'ai tenu à dire ce que j'avais sur le coeur. Oui, je crois qu'il y a des choses qui méritent d'être dites ouvertement, publiquement.

    L'attitude d'Henri Konan Bédier est intolérable. J'espère qu'il ne montrera plus jamais son nez sur la scène publique. Il est indigne de la confiance des Ivoiriens.

    Quant à Laurent Gbagbo, son désir d'aboutir à la réunification du pays est noble. Cependant, il ne faut pas qu'il se sente obligé d'en faire une idée fixe au point d'oublier l'essentiel qui est l'organisation de la vie quotidienne des Ivoiriens dans un cadre serein. Ce n'est pas lui qui a coupé le pays en deux. Personne ne lui en voudra s'il ne réussit pas la réunification du nord et du sud. Il ne faut pas qu'il prenne prétexte de cette situation pour demeurer au pouvoir pendant dix ou quinze ans. Je pense que son pouvoir doit commencer après le règlement du conflit. A l'issue du conflit, il aura 5 ans pour nous prouver ce dont il est capable.

    Je ne crois pas que les inconscients - qui ne nous ressemblent pas - qui ont pris les armes céderont le nord du pays ; à moins de leur fait pas la guerre. Mais comme nous le savons tous, la France et l'Onu constituent la frontière entre le nord et le sud comme en Chypre. Cela fait plus de 40 ans que les Européens séparent Chypre en deux prétextant que c'est pour ne pas que les communautés turque et grecque ne se battent. Ils pourraient bien faire la même chose en Côte d'Ivoire. Je ne vois point de réunification à l'horizon. Mon article "Cette main tendue qui fait de l'ombre" est toujours d'actualité.

    Posté par St-Ralph, 15 février 2011 à 20:27
  • Bonjour St-Ralph,

    Tu ouvres là une boîte de Pandorre. Tu raisonnes comme si le sud tout entier est acquis à la cause de Laurent Gbagbo. La vérité est qu'Alassane a eu le soutien du PDCI dans les Grands Lacs et dans le Bas Sassandra. Cela signifie une chose. Que Eburnie verra naître Eburnie-Est et Eburnie-Ouest, etc.

    Ton article ponctue cette discussion que j'ai eu avec un étudiant ivoirien sur le campus de Cocody il y a quinze ans, quand je découvrais ce pays. Il s'appelait Souleymane Kader Bamba. Il me disait, le problème pour moi en Côte d'Ivoire, c'est que je n'existe pas pour beaucoup. Il était d'Odjénné si mes souvenirs sont bons.

    Je suis triste en lisant ce message. Triste de constater que ce pays n'a pas tiré les leçons d'autres pays africains, triste de constater que nos particularismes prennent le dessus sur la nécessité de rassemblement que nous impose la mondialisation, triste de constater que l'Afrique est malade de ses hommes politiques, comme disait Robert Dussey. Car honnêtement que ce soit Gbagbo ou Ouattara, c'est les deux versants d'une même pièce.

    Et là, le monde n'est pas une opposition black / white.

    Posté par Gangoueus, 17 février 2011 à 12:35
  • Allons-y!

    Bonjour mon cher St-Ralph,

    Article écrit avec les tripes.
    Plein de sujets abordés, si le temps le permet, je reviendrai sur d’autres.
    La mauvaise foi évident de Ouattara et de ses maîtres, la nébuleuse appelée Communauté internationale (en fait, une vaste escroquerie) n’est plus à faire, ni à montrer, et encore moins à démontrer. Mais à partir du moment où nous sommes aussi en guerre de communication, il ne faut pas baisser la garde à ce sujet et mettre toutes les infos possibles en ligne à ce sujet.

    Je comprends comme tout le monde que Koudou Gbagbo ait envie de rendre le pays dans l’état où il l’a trouvé, mais il y a des réalités et des faits qui nous dépassent. Gbagbo et la Côte d’Ivoire sont entourés en majorité de pays dont les responsables politiques ne veulent absolument pas de leur bien, à l’exception d’alpha Condé (j’y reviendrai), d’ATT (pour des raisons un peu différentes). Si on déborde un peu des frontières des voisins immédiats, ce n’est guère mieux car apparemment, seule la Gambie ne fait pas mystère au respect de la souveraineté des institutions ivoiriennes (qu’on ne me dise pas que la Gambie n’est pas une démocratie car BRaise Compaoré et FRraude Eyadéma boxent à peu de choses près dans la même catégorie). Si réellement la CEDEAO monte une armée pour aller déloger Gbagbo, selon les instructions reçues de Paris et de Washington, à défaut peut-être de tuer Koudou Gbagbo, ce seront des millions d’Ivoiriens qui paient de leur vie la folie de ces Hommes. Et il sera très difficile à des pays comme le Zimbabwe, l’Angola et l’Afrique du Sud, en si peu de temps (à moins qu’en coulisses les choses ne s’accélèrent…) de contrecarrer ces sombres desseins. Aujourd’hui, Gbagbo n’a pas la possibilité, comme depuis le 19/09/2002 (sombre date pour les Nègres) de gouverner le pays et la partition est un fait qu’on ne peut décemment pas nier.

    @ suivre, O.G.

    Posté par Obambé GAKOSSO, 17 février 2011 à 13:34
  • Allons-y (2)

    J’ai un ami qui ne cesse de me dire « Si ton Gbagbo-là, il crée un nouveau pays, ce pays ne vaudra rien car la Communauté internationale ne le reconnaîtra jamais ! » Je rigole beaucoup avec lui, nous sommes comme des frères et je lui dis simplement que pour exister, un pays n’a pas besoin du quitus de Paris et de Washington (la soi-disant CI dont personne ne connaît les coordonnées postales ni électroniques). Depuis 1991, en Afrique il existe un pays appelé Somaliland, et je connais plein d’Africains qui me disent qu’ils sont incollables sur la géographie de leur continent, mais qui ignorent jusqu’à l’existence de ce pays. L’ONU ne le reconnaît même pas, mais les gens y vivent, respirent, mangent etc. Si Gbagbo doit diriger un pays de 40% de l’actuelle CI (soit environ 128800 Km2) reconnu par moins de 10 pays africains, hé bien qu’il le fasse !
    Paris, à mon avis, a fini par intégrer le fait de la partition de la CI car je me souviens avoir vu le député du Val d’Oise, Axel Poniatowski, en même temps président de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale française l’a admis à demi-mots il y a quelques semaines.

    Je reviens sur les deux chefs d’Etat cités plus haut qui n’ont pas pris fait et cause pour l’usurpateur Ouattara :
    - Alpha Condé : compagnon de route (dans une certaine mesure) de Gbagbo de longue date, il s’est tu des semaines durant chaque fois qu’il était lancé sur le sujet. Lors du dernier sommet de l’UA d’Adis Abeba, à huis clos, il a dit leur fait à ses pairs africains qui ne cessent de s’égarer sur ce dossier : leurs oreilles ont sifflé comme il se doit et, depuis lors, il est devenu un pestiféré aux yeux des Ouattaristes ;
    - ATT : le maître de ces lieux a rappelé combien de Sénégalais et de Burkinabè vivent en CI. Il y a aussi entre 1,5 et 3 millions de Maliens et ATT qui sait combien la diaspora malienne pèse économiquement pour son pays, lui qui sait qu’il n’a pas accès à la mer, bref ! lui, il sait qu’il n’a pas intérêt à jouer avec le feu, car lui et les Maliens se brûleront à coup sûr.

    Je me souviens de la réaction d’un groupe de Nigerians vivant en CI qui ont clairement dit aux autorités de leur pays d’origine combien ils étaient hostiles à toute intervention militaire dans leur pays d’accueil où ils vivent comme chez eux depuis qu’ils y sont (40 ans pour les plus anciens), pays où ils sont mariés et ont des enfants. Le Ghana lui a décidé de retirer ses troupes des forces onusiennes. Il y a aussi des Ghanéens en CI et les coups tordus récurrents de l’ONUCI ont fini par mettre mal à l’aise les autorités ghanéennes.

    Bref ! tout ceci pour dire que nos élites politiques sont d’un égoïsme sans fin car on ne peut ainsi s’amuser avec la vie des gens. J’ai appris qu’au Burkina Faso, des Burkinabè avaient organisé une marche pour soutenir BRaise Compaoré car les Ivoiriens l’ont révoqué (au sujet du panel de l’UA…) Je trouve qu’il aurait été plus cohérent d’inviter aussi les Burkinabè de CI à manifester leur soutien à leur président bien aimé, ou bien ?

    @+, O.G.

    Posté par Obambé GAKOSSO, 17 février 2011 à 14:07
  • Eburnie...peut-être

    Fonçons, allons y à cette Eburnie avec tout notre force.Tout d'abord cela marquera le nettoyage de la trace du colon blanc , nous serons séparé du peuple du nord qui nous fait tant de mal nous peuple du sud, paisible et sans violence, cela montrera en plus notre africanité , notre dignité d'homme noir, de personne vivant sans voisin.
    Une fois l'Eburnie créée avec la frontière que je vois et officialisée (sans référendum car tous les peuples du sud sont d'accord par essence), nous ou les peuples du sud vivront replié sur eux et surtout resteront entre eux pour ne pas être contaminé par les peuples du nord avec leur état belliqueux, de manque de savoir vivre, de peu de considération.Oui les peuples du sud épris de justice, de paix , d'amour, de savoir vivre , depuis la création des temps.
    Surtout quand cette Eburnie verra jour,elle prendra sur elle d'inscrire dans sa constitution de n'établir aucune relation d'échange avec les peuples du nord, car leurs vilains maux pourraient porter atteinte à leur dignité, leur honorabilité, leur savoir vivre unique.
    1990 à ce jour la violence de la FESCI sur les campus, c'est vrai sont du fait des enfants des peuples du nord, ce peuple de violence , ils sont encore là .
    1995 le boycott actif , avec son lot de violence, c'est tellement vrai, l'association avec des gens des peuples du nord explique cela.
    les marches du RHDP réprimées avec l'aide des MI-24 et d'une certaine force de défense et de sécurité , oui j'oubliais , cette repression était guidée par les gens des peuples du nord sur des peuples du nord qui venaient troubler le sommeil des enfants des peuples du sud.
    A l'annonce des résultats, les snippers , postés à l'entrée de Abobo pour tirer sur les gens comme des lapins , oui c'est aussi vrai , ce sont surtout les gens des peuples du nord pour calmer un tout petit peu les emmerdeurs du nord.
    Quand cette division sera obtenue enfin, que les dignes fils des peuples du sud inscrivent dans leur constitution, qu'aucun fils des peuples du sud ne devra avoir d'échange avec autres peuples que leur peuple et surtout s'abstenir de quitter l'Eburnie pour autre destination, car on ne sait jamais les enfants des peuples du nord risquent de rentrer en contact avec eux , portant ainsi atteinte à leur dignité, leur africanité, leur savoir vivre obtenue de DIEU....Bonne chance chers "IVOIRIENS"

    Posté par hilaire kouakou, 18 février 2011 à 10:02
  • Eburnie... une proposition cohérente, selon moi.

    @ Cher Gangouéus,

    Je crois sincèrement que le sentiment de ce jeune du Nord est tout à fait légitime. Chacun de nous l'a éprouvé à un moment donné de sa vie ; souvent dans son propre pays. Quand j'ai été pour la première fois à Korhogo, dans le nord de la Côte d'Ivoire, je n'avais pas non plus le sentiment d'être chez moi, je n'avais pas le sentiment d'être des habitants de cette ville. Mais ce sentiment n'empêchait pas la réalité que c'est avec cette population que je devais construire la Côte d'Ivoire. En France, quand j'ai été pour la première fois en Alsace, j'ai éprouvé le même sentiment d'exclusion à cause de la pratique de la langue locale dans les administrations et les commerces. Mais ce n'est pas parce que l'on éprouve ce sentiment qu'il faut clamer partout qu'on est mal aimé des autres. Malheureusement c'est ce que font beaucoup de gens. Souvent, ce sentiment s'estompe avec le temps.

    Quant à ceux qui ont voté pour tel ou tel candidat, il est clair qu'ils ne l'ont pas fait dans le but d'approuver une zone du pays. Ce n'est pas parce que telle personne du Nord a voté pour Laurent Gbagbo qu'il s'est engagé par la même occasion à vivre dans le sud. En d'autres termes, si ma proposition venait à se concrétiser, il sera évident que certains choisiront leur camp alors que d'autres seront obligés de vivre dans une zone qu'ils n'auront pas choisie. Partout où cela s'est produit, c'est dans la douleur que cela s'est fait. Mais il faut parfois avoir le courage de franchir des déserts. Que faut-il faire quand votre frère vous confisque une partie de l'héritage et qu'il ne veut pas le mettre dans le bien commun pour un usage commun ? Je propose pour ma part de ne pas lui faire la guerre mais d'accepter de construire sa vie avec ce qui vous reste.

    @ Mon cher Obambé,

    Ton propos met les projecteurs sur l'un des aspects de la crise ivoirienne que la presque totalité des Européens et beaucoup d'Africains négligent ou passent volontairement sous silence. Concernant, je crois que c'est plus par volonté que par ignorance.

    Je n'ai jamais lu dans le discours des adversaires de Laurent Gbagbo la prise en compte des actes malveillants de certains dirigeants africains à l'égard de la Côte d'Ivoire depuis de nombreuses années. Je n'ai jamais lu ou entendu chez les adversaires de Laurent Gbagbo une critique ou la moindre indignation à l'égard de la partition du pays. Je ne les ai jamais vu déplorer la partition du pays. Quand ces Ivoiriens et ces Africains évoque la partition du pays, c'est de réclamer le départ de Laurent Gbagbo pour que la réconciliation se fasse.

    A raisonner de la sorte, il est clair que la Côte d'Ivoire demeurera encore des dizaines d'années - je dis bien des dizaines d'années - dans cette partition. Si personne ne cherche la solution en écartant d'abord ceux qui souffle sur les braises puis en établissant l'administration nationale dans ses droits pour aboutir à des élections claires, ce n'est pas demain que les Ivoiriens sortiront du tunnel.

    @ Mon cher Hilaire,

    A te lire, j'ai le sentiment que cette partition te convient parfaitement. On a même l'impression que pour toi, il n'y a pas de partition du pays et que déclarer le sud indépendant du nord, ce serait enfin la réaliser.

    La partition du pays est déjà faite ! Elle est concrète depuis huit ans. Même quand il y avait un gouvernement d'union nationale, ce gouvernement n'avait aucun pouvoir sur la gestion des affaires du nord. N'est-ce pas une réalité cela ? C'est facile d'accuser de séparatistes, de personnes haineuses ceux qui demandent d'accepter le fait accompli afin de mieux organiser la vie quotidienne et construire un avenir avec ce qui reste du pays. Et comment qualifies-tu, toi, ceux qui portent des armes et qui ont confisqué la moitié de la Côte d'Ivoire ? Il faut pouvoir les qualifier aussi, et faire une proposition pour résoudre le conflit.

    Je ne crois pas du tout aux affirmations du genre "tout le monde est frère". Il faut savoir se parler pour se comprendre. quand la communication est impossible, il est raisonnable de passer à autre chose. Il ne faut pas passer sa vie à discuter et à se quereller. Tu remarqueras que dans le monde, si les hommes cohabitent finalement assez bien ou même bien, c'est parce qu'ils ont eu le courage de délimiter des frontières comme des pactes de non agression. Cela veut dire :"nous ne sommes pas obligés de vivre sous le même toit pour nous entendre". Quand les couples se séparent, c'est bien souvent pour ne pas continuer à se faire la guerre. Il faut parfois avoir le courage de se séparer. Il ne faut pas toujours voir dans la séparation la création de zones de conflits. C'est souvent le contraire. C'est souvent un moyen de pacification. Je crois sincèrement, par exemple, que le jour où les palestiniens auront leur territoire clairement défini et donc avec une frontière entre eux et les Israéliens, leur relation sera plus paisible qu'aujourd'hui.

    Posté par St-Ralph, 18 février 2011 à 18:12
  • C'est au pied du mur qu'on voit les vrais panafricains

    Avant de revenir sur ton propos, St-Ralph, j'aimerai interpeller Obambé Gackosso, mon compatriote. Tu sembles légitimer le propos sécessionniste de St-Ralph. Et j'avoue que je ne comprends pas ta posture. J'ai toujours pensé que tu étais un afrocentriste doublé de la carapace de "diopiste". Or pour moi, tout le discours de Diop vise à proclamer l'unité africaine. Il me semble que ces activités scientifiques étaient conditionnées par ce désir de rassemblement.

    Toi, qui es congolais comme moi, tu sais que nous avons traversé 10 ans de guerre civile. Que tout n'est pas résolu, mais je souviens que tu étais comme opposé de sécession de certains radicaux, qui estimaient qu'on ne pouvait plus vivre ensemble. Cher Obambé, as-tu oublié ce bon vieux temps où on proclamait l'unité de notre pays? Certes la situation actuelle est exécrable. Mais qu'aurait apporté une partition, ce nouveau Kongo que réclamait Jean-Pierre Makouta-Mboukou?

    L'unité est possible en Côte d'Ivoire. Elle a deux obstacles (voir trois). Ouattara et Gbagbo!
    Ces deux me font penser aux deux femmes qui se battaient un bébé devant le roi Salomon. Sauf que dans le cas ivoirien, les deux protagonistes sont prêts à découper le bambin.

    Toi et moi, nous savons que l'unité du sud est factice. Que dans l'Eburnie dont parle, baoulés et bété sont aussi éloignés que bété et dioula actuellement. On fera quoi après?

    Posté par Gangoueus, 18 février 2011 à 23:30
  • Non à la division !

    Le désespoir ne doit pas nous conduire à prendre des raccourcis. Il faut dépasser les discours des propagandistes des deux bords.

    Cher St-Ralph, toi qui combien la division a brisé la destinée des peuples noirs, toi qui a vu combien les forces exogènes se sont employées à user de nos divisions pour ravir à l'Afrique, ses enfants les plus vigoureux avant de piller son sol, tu ne peux te résigner à un tel schéma.

    Une petite recherche m'a fait découvrir que le terme d'Eburnie n'est même pas autochtone : Ce serait Ivoire en latin. Un terme importé de ceux qui voulaient piller l'ivoire de tes éléphants.

    Ta lecture de l'histoire doit t'imposer le refus de la division même si tous les faits semblent condamner ton pays à cela. C'est pourquoi, j'ai un peu paniqué en lisant ton article.

    Nous devons aller vers le rassemblement de nos peuples. Nous devons dénoncer les hommes d'état qui pour leur intérêt mesquin, pour leur attachement à la chose publique sont prêts à sacrifier des générations. Ne nous trompons pas de cibles.

    Posté par Gangoueus, 18 février 2011 à 23:40
  • Partition? vous avez dit .....,? Non et non!

    J'ai été scotché à la lecture du texte de st-ralph et à l'intervention du Dr Hilaire. Envisager la partition officielle du pays pour l'un et confiner chacun des habitants à leur territoire pour l'autre relève d'une imagination proche du délire.( pardonner moi l'expression). je crois que nos deux amis blogueurs sont représentatifs de nos compatriotes qui n'ont pas le vrai poul de la situation socio-politique profonde de la CI et sous-estiment l'intensité du caractère multiculturel à l'échelle sous-régionale qu'elle couvre avant même son accession à l'indépendance.

    Mais comment faire comprendre à St-ralph, Dr Hilaire et Cher Obambé que l'intégration sous-régionale commence avec la côte d'ivoire et qu'il lui appartient si elle
    réussit, de l'étendre aux autres pays voisins afin que la communauté ouest africaine demeure et que l'UA sans saisissent comme exemple pour voir fleurir une unité dont nous rêvons tous? Hélas la tâche est rude,j'avoue, et certains face à cette difficulté prennent le raccourci en évoquant la douleur de la scission. On parle de Nord , du Sud et on n'oublie que nous souffrons déjà assez du morcellement de nos États depuis 1885 à Berlin. La Côte d'Ivoire à la responsabilité historique d'assumer son rôle de pays pilote à l'intégration sous-régionale avec sa population qui en est l'incarnation. Et où va t-on mettre ses nombreux métis issus de ce mélange qui n'aimerait pas avoir la douleur de choisir entre un territoire et un autre et vivre la continuité territoriale pleinement et toujours? Ce pays appartient désormais a beaucoup de gens.Faudra se rendre au plus vite à l'évidence. Nous souffrons d'un manque de ce qu'est la notion de l'identité , des identités .

    Et ceux qu'on appelle étrangers ne se définissent pas pour la majorité d'entre eux comme tels. A partir de quel moment des personnes venues d'ailleurs pourront-ils invoquer le besoin d'appartenir à une communauté nationale qui les accueillent et sous quelles conditions ce pays devra t-il leur accorder le droit de devenir citoyen ? Voilà à mon sens là où nous avons merder en rejetant volontairement le traitement dans les faits de ces deux questionnements et en se rabattant toujours et toujours sous le fondement ethnique qui est une prison dorée destructrice de nation.

    Puis pour en venir au problème politique, là encore je suis désolé de notre pratique du droit en territoire Africain et particulièrement du cas Ivoirien pour ce qui est de cette crise post-électorale. Je consacrerai un billet là dessus très prochainement pour un retour à mon blog.

    Enfin, Je profite pour saluer les amis du blog et m'excuse de mes nombreux faux bonds car le temps m'a fait défaut.

    Posté par mohamed Billy, 19 février 2011 à 11:29
  • A tous

    ,
    non je me suis mal fait comprendre.C'est justement que je désapprouve une telle partition.Moi ce qui m'a véritablement poussé à venir m'installer à Bouaké (ville du centre et en zone ex-rébellion), c'est justement pour contribuer à ma façon à remettre le pays dans l'union, en montrant aux autres ce qui s'y passe, que de suivre la RTI qui n'a pas su jouer son rôle d'unificateur .
    J'étais installé à Divo(ville en zone gouvernementale ) de 1998 à 2009, je pouvais aller à Abidjan ou autre ville, mais le choix de bouaké à été pour moi le compromis entre découvrir la vie en zone ex-rébellion, une grande ville et être pas trop loin de Abidjan.
    Je suis écœuré chaque fois que j'entends évoquer la partition de mon pays.
    L'histoire de 1999 à ce jour mérite de bien être lue et épluchée.
    Gbagbo et Alassane y jouent à égale proportion sur tous les plans , victime et coupable.
    1999 à ce jour , Gbagbo veut se montrer en victime lui seul.
    J'ai voté gbagbo en 2000 et j'ai refusé de le voté en 2010, je suis de père baoulé de dimbokro(le V baoulé au centre) et de mère agni de abengourou (à l'est ), j'ai toujours refusé de m'installer dans une de mes régions d'origine.Je suis cadre de santé, observateur de la vie politique , sociale de mon pays et n'ayant aucune carte de parti politique car n'y croyant pas trop.Je n'ose pas dire pourtant que je suis objectif sur tout , mais j'essaie de relater des faits.Faisons très attention dans nos propos sur ce pays, l'histoire nous édifiera et je pense pas toujours dans le sens de nos convictions.Ce n'est pas parce que l'on crie toujours fort qu'on pense avoir raison

    Posté par hilaire kouakou, 19 février 2011 à 11:42
  • Je ne me suis pas bien fait comprendre, peut-être

    Gangoueus,

    Rassure-toi ! L’Afrocentricité que je prône, l’Unité des peuples et des Etats africains que je prône ne peuvent que m’inciter à rêver non seulement d’une CI réunifiée, et ensuite d’une Afrique unie sous une organisation suprantionale. Evidemment : c’est mon ADN et, cela fait rire, mais depuis que j’ai enfourché ce cheval de bataille, c’est devenu une de mes raisons d’être, si je puis me permettre, en toute modestie car je sais très bien ne rien peser sur les événements ni sur les hommes qui sont sur le terrain.
    Pour essayer de résumer mon propos, je dirais que si la France, via l’ONU, n’avait pas fait voter des sanctions contre le régime légitime et légaliste de Laurent Gbagbo et de ses alliés, si les voisins immédiats de la CI (je cible le Burkina Faso et le Mali) avaient été sérieux, non seulement le putsch du 19 septembre 2002 n’aurait jamais eu lieu, mais (à supposer que l’attaque ait pu avoir lieu tout de même), l’armée ivoirienne aurait mis fin à cela et, aujourd’hui, sur cet espace on parlerait de bien autre chose que de cela. On parlerait d’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest ; on parlerait des ponts à jeter entre l’Ouest et le Centre du continent ; on parlerait de savoir comment adapter l’AMU (Assurance maladie universelle) promise par Gbagbo dans son projet de société d’ avant son élection de 2000 ; on parlerait de la gratuité de la scolarité qu’il avait également promise et qu’il aurait fini par mettre en œuvre ; on parlerait des bienfaits de la suppression de la carte de séjour (que lui aussi a faite, mais mise en place par le PDCI et ADO) ; etc. Cependant, il y a une réalité : Gbagbo ne peut diriger la CI d’avant le 19 septembre 2002. C’est un fait que personne ne peut nier. Et, en l’état actuel des choses, comme je suis persuadé que BRaise Compaoré s’est juré de faire partir son ex-ami (Gbagbo) et d’installer en lieu et place ADO, tant que ce « jeune » (il a à peine 60 ans) homme sera au pouvoir, il n’aura de cesse de dresser des plans machiavéliques à ce sujet.

    Le dernier billet que j’ai mis en ligne sur mon blog fait état d’une jeune fille victime d’une arme appelée Taser. Si je déplore cela, je ne peux pas être pour la guerre ailleurs. Non seulement ce serait totalement incohérent de ma part, mais en plus totalement stupide. Je parlerai d’une chose un peu intime ici qui ne concerne pas grand monde (pardon mon cher St-Ralph) : entre la fin du mois d’octobre et le 04 décembre 2010, j’ai perdu 5 membres de ma famille. Et là, ce n’est pas la famille à l’Africaine, mais vraiment des gens qui me sont très proches, aussi bien biologiquement qu’au quotidien. Le caractère sacré de la vie n’est pas une chose négociable pour moi. Cela fait partie des principes. Et personnellement, je ne transige pas avec les principes. Encore une fois, mon cher St-Ralph, désolé de m’être étendu là-dessus.
    Le communiqué que la Ligue a publié est clair sur la crise postélectorale ivoirienne : pas de solution militaire pour régler une crise née d’une élection. C’est contraire à toutes les traditions et cultures africaines. Mettons tout sur la table et discutons. Si les autres (ADO, ses maîtres etc.) ne sont pas pour, de quels moyens dispose Gbagbo pour reconquérir la souveraineté ivoirienne ? Aucun.

    @+, O .G.

    Posté par Obambé GAKOSSO, 19 février 2011 à 18:16
  • Salut Mohamed, ça fait plaisir de te relire. J'aurai aimé que le contexte soit plus apaisé. Mais, il faut avancer et ouvrir grandement les yeux.

    @ Hilaire, j'ai personnellement compris que ton ton était ironique (si on peut parler d'ironie) et qu'il fallait prendre le contresens de ce que tu disais. J'aime la dimension concrête de ton engagement citoyen là-bas en Côte d'Ivoire. Que peut-on dire après cela? Il faut s'asseoir autour d'une table.

    @ Obambé,
    Arrêtons de ressasser ce qui n'a pas été fait. Vous justifiez les insuffisances de Gbagbo à la rebellion. Mais la rebellion est le fait de Gbagbo. Elle est une conséquence du hold-up électoral qui lui a permis d'arriver au pouvoir avec 25% des inscrits participants aux votes, Ouattara et Bédié écartés. Nos crimes finissent toujours par nous rattraper. Contrairement à toi, je ne donne pas un blanc-seing à aucun de ces vautours. Ouattara n'est pas meilleur. Il n'est pas plus vendu que Gbagbo sauf si tu me fais la démonstration que les positions françaises en Côte d'Ivoire ont reculé dans l'économie ivoirienne. Il semble que ce soit le contraire. Malgré le pseudo-nationalisme affiché et un anticolonialisme français de pacotille, les faits sont là. Que dire d'autres : Asseyons nous à une table.

    Posté par Gangoueus, 20 février 2011 à 01:12
  • Je ne sais pas

    @ Gangoueus,

    J'ai vraiment l'impression de ne pas me faire comprendre. Ce doit être un défaut d'explication de ma part, mais je pourrais faire mieux.

    Concernant le passé, j'ai du mal à comprendre que dans le cadre ivoirien, il est inintéressant, mais que dans le cadre congolais il le soit. C'est peut-être une question de rapport personnel aux faits. Je ne sais pas. Moi, je ne peux évoquer ces événements sans partir des faits passés, faits qui, en réalité sont encore présents car ce que l'on vit n'est que leur conséquence logique.

    Ai-je dit une seule fois que les positions françaises avaient reculé en CI, du fait de Gbagbo ou d'un autre? Suite au billet de St-Ralph, ai-je lié Gbagbo au nationalisme africain, une seule fois?

    @+, O.G.

    Posté par Obambé GAKOSSO, 20 février 2011 à 12:53
  • A position claire, idée claire....

    Heureux de te lire, mon cher Mohamed Billy. Tu reviens au moment où la maison brûle, tant mieux. Nous serons donc plus nombreux à chercher les solutions pour éteindre le feu.

    Il me semble que tu confères à la Côte d'ivoire un rôle que malheureusement beaucoup de pays africains ne semblent pas reconnaître ou voient d'un mauvais eoil. Il n'y a pas longtemps, je lisais sous la plume de quelqu'un que la Côte d'Ivoire est une puissance économique régionale. Au début de conflit, le magazine "Challange" écrivait : "malgré la crise, la Côte d'Ivoire reste le poumon économique de l'Afrique de l'Ouest". Sans doute que c'est tout cela qui n'est pas apprécié.

    Mais pour moi, ce qui importe, c'est comment sortir de cette situation de pays coupé en deux pour permettre aux populations d'avoir la même analyse que les économistes qui obtiennent leurs chiffres par d'autres éléments que le panier de la ménagère ? Je sais, quand j'ai parlé de partition l'été dernier en Côte d'Ivoire, tous mes amis ont écarté cette hypothèse. Je leur avais alors dit que la réunification ne se fera pas de si tôt. Mais tous croyaient comme fer aux élections. Je leur avais dit que je ne croyais pas au miracle. D'où le titre de mon article précédant les élections. Dans le journal le monde, quand Soro a été nommé premier ministre par Laurent Gbagbo, il avait juré qu'il allait le "feinter". J'ai repris ses propos dans un de mes articles. Le feinteur a été feinté !

    Question : comment sortir de la partition actuelle maintenant que l'impasse est confirmée ? Car ce que je propose n'est qu'une officialisation d'un état de fait.

    @ Gangouéus,

    Je ne crois pas Hilaire si ironique que cela. Ses propos contiennent un catalogue de faits qu'il reproche visiblement à Laurent Gbagbo et ses partisans. En d'autres termes tout est de la faute de Laurent Gbagbo et de ses partisans. Nulle part je ne lis que cette situation lui pèse comme à moi.

    Vois-tu, il y a des Ivoiriens qui sont si malheureux de la situation qu'ils ne lisent pas les journaux et n'écoutent pas les radios. Finalement, je crois que ceux qui sont à l'extérieur sont ceux qui souffrent le plus moralement même si les souffrances physiques sont pour ceux qui sont sur place. Mes connaissances se moquent même de nos inquiétudes.

    D'autre part, je voudrais te signaler qu'il est tout à fait injuste de dire que "la rebellion est le fait de Gbagbo". Ces rebelles avaient commencé leur entreprise au Burkina sous Robert Guéi qu'ils avaient quitté. D'autre part, Ce n'est pas Laurent Gbagbo qui a écarté les canditature de Alassane Ouattara et Bédié. En 2000, il y avait en Côte d'Ivoire une nouvelle Constitution et de nouvelles règles. C'est à partir de ces règles que Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir. Personne ne peut produire aujourd'hui des protestations d'Alassane Ouattara datant de cette époque. Il a même reconnu qu'il respectait les règles de son pays et pour cette raison il ne pouvait pas être candidat. C'est à cette période que des éléments de l'armée issus du nord se sont repliés au Burkina pour agir en 2002. Les esprit malins établiront un lien le trop grand respectr des règles affiché par Alassanne Ouattara et le repli des éléments de l'armée au Burkina pour constituéer la future rebellion.

    Mais Laissons le passé. Ce qui m'intéeresse, c'est comment réaliser la réunification. Ce qui m'étonne, c'est d'entendre parler de démocratie dans un contexte qui ne s'y prête pas. Ce qui m'étonne, c'est que même avec des preuves concrètes écrites noire sur blanc certains Ivoiriens n'entrent pas dans le doute. Moi auusi j'avais cru, aux premières heures des bruits de résultats qu'Alassanne avait remporter les élections. Le lendemain, déçu, je me suis levé en me disant "les règles sont les règles, même si tu n'attendais pas à ce résultat". C'est deux jours après qu'une amie m'annnonce qu'il y a des fraudes et que le Conseil Constitutionnel a tranché. Mais là, je n'étais pas satisfait de ce résultat. J'aurais aimé quelque chose de claire et nette. C'est en écoutant les observateurs africains que j'ai compris que Soro et ses amis ont tenté de "feinter" Laurent Gbagbo comme il l'avait promis au journal Le Monde" quelques années plus tôt. Je sais laisser le doute faire son travail en moi.

    Pour raisonner clairement, il faut laisser la place au doute ; même quand on a des convictions. Le sécrétaire général de l'ONU aurait dit que recompter les voix serait injuste. Mon Dieu ! Injuste pour qui ? Quand est-ce que vérifier la réalité d'une chose a-t-elle été injuste ? N'est-ce pas déjà discréditer le Conseil Constitutionnel ivoirien que de recompter les voix et revoir les procès verbaux ? Si ! Mais pour la vérité et la paix, cette institition mettra son honneur dans sa poche. Cela ne suffit-il pas ? Alors que l'on me dise ce qu'il faut faire si refuser cette solution n'est pas une raison suffisante pour officialiser la coupure du pays en deux afin d'aller de l'avant.

    Je ne reviendrai pas sur le passé pour dire qui a fait quoi. A aucun moment mon article n'évoque d'ailleurs le passé. Nous sommes dans l'impasse et je ne fait que proposer une voix de sortie face au refus d'Alassanne Ouattara de rouvrir le dossier pour juger le vrai du faux.

    Pour finir, j'affirme ici que si les experts africains donne raison au Conseil Constitutionnel, les rebelles ne désarmeront pas. Ce sont des gens qui n'ont pas coutume de respecter des règles. S'ils estiment que le Conseil Constitutionnel a exagéré dans l'annulation des voix et donne raison à Alassanne Ouattara, alors Laurent Gbagbo devra quitter le pouvoir. Mais qu'Alassane Ouattara sache qu'il a commis un crime impardonnable en appelant des forces étrangères pour l'nstaller au pouvoir.

    Posté par St-Ralph, 20 février 2011 à 13:16
  • Douter, c'est avancer

    Normalement, quand on clame partout la victoire d'un candidat et que l'on découvre la fraude ci-dessous, on devrait avoir tout lieu d'entrer dans un léger doute ; un léger doute, rien qu'un léger doute... c'est cela avancer vers l'autre. Tout nier, c'est fermer la porte à toute discussion. http://www.cojep.info/index.php?p=fraude_rdr

    Posté par St-Ralph, 20 février 2011 à 13:26
  • Anecdote, St-Ralph

    St-Ralph,

    Une anecdote qui est révélatrice d’une maladie très africaine de l’éternel colonisé. En décembre dernier, lors d’un débat très houleux sur la crise ivoirienne, un homme présent (plus de 45 ans) me dit ceci : « Oui, ce que tu dis est vrai ! L’armée française a tué des Ivoiriens à Abdijan, on a tous vu les images. Mais ce sont des détails et j’insiste pour dire que grâce à l’armée française, on a évité le pire dans ce pays ! » Je lui ai simplement dit : « Chaque fois que tu pleureras un de tes proches, j’espère que tu te souviendras de ce mot : « Détail » ! » J’ai honte !!!
    @+, O.G.

    Posté par Obambé GAKOSSO, 20 février 2011 à 20:45
  • Mon cher Obambé, ils sont nombreux ces Africains qui sont convaincus que sans les européens les Africains auraient déjà disparu à force de se faire la guerre. Même quand les Européens eux-mêmes écrivent, siècles après siècles, que leur façon de nous dominer est de nous monter les uns contre les autres, il y a des Africains qui nient la main des forces étrangères derrière les conflits.

    Que ceux qui ont coupé le pays en deux me donnent la preuve qu'ils sont meilleurs démocrates et plus soucieux de la paix en Côte d'Ivoire que moi en admettant une administration unique et une armée unique sur l'ensemble du territoire. Que les Ivoiriens qui sont meilleurs démocrates et plus soucieux de paix que moi exigent que soient désormais rendus publiques les procès verbaux litigieux afin que chacun puisse juger du vrai du faux.

    Mon compatriote Hilaire qui compte ses morts comme s'il n'y en avait que de son côté devrait voir les images des manifestations postélectorales présentées par le Nouvel Observateurs pour se rendre compte que les pro-Ouattara avaient bien des armes. Ce n'était pas pour aller planter des patates que je sache !

    Posté par St-Ralph, 21 février 2011 à 12:38
  • 100% avec toi !

    Le Ras le bol justifié de St Ralph

    Trop, c’est trop ! Nous en avons plus que marre, comme notre très cher Ralph, de voir notre très chère mère patrie piétinée et bafouée par les néo colons français et ces ressortissants ingrats de la Cedeao. Chasser de la république d’Eburnie ces malotrus, avec un bon coup de pieds au cul, rendra notre nation meilleure et plus prospère…

    Si ces gens là ne peuvent vivre en paix avec nous, qu’ils retournent chez eux. Quand on ne peut plus vivre ensemble, on se sépare purement et simplement. Comme l’a si bien souligné St Ralph, une mauvaise séparation, préférable à une bonne guerre permettra d’éviter l’explosion.

    Posté par Xada, 21 février 2011 à 15:34
  • Messieurs, faites le premier pas...

    Oui, Xada, je ne pense pas qu'il soit sain de laisser le pays divisé tout en feignant de ne pas le voir dans cet état.

    Gangouéus me dit de pas céder au désespoir pour demander l'officialisation de la partition. Malheureusement, je ne vois aucun signe de volonté de réunir le pays du côté des partisans d'Alassane. C'est à ceux qui ont coupé le pays en deux de nous montrer que la partition doit prendre fin.

    Pendant longtemps, les originaires du Nord ont soutenu individuellement la légalité de la Constitution. Récemment, c'est un comité des ressortissants du nord qui a officiellement pris position pour la Constitution du pays se désolidarisant ainsi d'Alassane Ouattara. C'est un geste que j'attendais depuis 8 ans. Ils savent qu'il est important qu'ils ne le laissent pas parler en leur nom. J'ai été content d'entendre le président Laurent Fologo prononcer ces mots : "l'Afrique nous regarde".

    Posté par St-Ralph, 22 février 2011 à 09:20
  • Boîte de Pandorre

    Si tu coupes le pays en deux, attends-toi à le couper en trois.

    C'est intéressant de citer une girouette comme LDF.

    J'imagine que si un homme connaissant aussi bien le drame des peuples noirs tire la conclusion de la partition de la Côte d'Ivoire, il n'y a pas matière à discuter.

    Toutefois, l'histoire parle. Des hommes comme Lincoln ont brisé la tentation de sécession des esclavagistes sudistes aux Etats Unis à cause de la très haute idée qu'il se faisait de leur pays. J'imagine que les confédérés devaient raisonner comme toi. Les USA seraient-ils devenus la super puissance d'aujourd'hui si la sécession avait réussi.

    Comprends-moi. Ceux qui veulent l'unité et la paix en Cote d'Ivoire doivent dépasser Gbagbo et Ouattara. Les positionnements partisans ne les incitent pas l'humilité. Il n'y en a pas un qui soit plus vertueux que l'autre. S'il y a une raison qui m'incite à souhaiter une présidence de Ouattara, c'est qu'elle est peut-être une possibilité d'apaisement pour des populations qui pourraient avoir un sentiment d'exclusion. C'est tout. Mais oublions cela. Dépassez ces deux hommes, concevez la Côte d'Ivoire sans cette manipulation grandeur nature que fut l'ivoirité instrumentalisée par Bédié, Gueï, Gbagbo contre un seul homme. Dépassez cela. SI tu as des amis nordistes, appelle-les pour savoir ce qu'ils pensent de toute cette mascarade. Le dialogue doit être amorcé par la société civile. Les blogs devraient être au service de cette cause de rassemblement au lieu de sceller la division.

    Posté par Gangoueus, 23 février 2011 à 00:33
  • la Blogosphère ivoirienne a-t-elle failli?

    C'est une question que je me pose. Elle est une des blogosphères les plus dynamiques de l'espace francophone. Je m'étonne de son silence et de la pauvreté de sa contribution. Idem pour les réseaux sociaux.

    Mais ceux qui auraient du appeler à la modération en appellent sournoisement à l'affrontement.

    Comment expliquer une telle faillite? Quelle différence existe-t-il entre nos confrères tunisiens ou égyptiens et nos amis ivoiriens?

    Posté par Gangoueus, 23 février 2011 à 00:40
  • Bonne anylyse St-Raph, nous sommes avisés et le précédent irakien, comme tu as su le souligner, illustre bien la tricherie qui peut exister au niveau des plus hautes instances internationales quant à accorder des mandats aux fins d'usage de la force. Pour ce qui est des véritables démocrates, comme on dit en Côte d'Ivoire "on a vu dans leur kwi".

    Posté par Cunctator, 23 février 2011 à 09:37
  • Boîte de Pandorre et faillite... ?

    Mon cher Gangoueus,

    Tes deux derniers commentaires touchent deux points qui me tiennent à coeur. Le premier point concerne la pacification sinon la réunification de la Côte d'Ivoire. L'un passe par l'autre. Dans ce domaine, ce que j'ai toujours déploré, c'est la réaction en rang dispersé de mes compatriotes du nord qui ont donné l'impression qu'Alassane Ouattara parlait aux nom de tous les nordistes quand ils disaient que sa candidature était refusé parce qu'il était du nord. Cet homme n'a jamais fait référence au droit ! Mais passons puisqu'il n'est plus question de cela. Il a été officiellement accepté et il a été candidat.

    Aujourd'hui, ce que j'attends des compatriotes nordistes c'est qu'ils jouent leur rôle : à savoir s'entendre entre eux pour que la zone qui a été coupée du reste du pays revienne dans le giron de la République. C'est à eux de jouer ce rôle pour montrer à tous les autres Ivoiriens qu'ils ont la volonté de conserver l'unité territoriale. Même les membre de ma famille qui sont originaires du Nord se contentent de se plaindre de ne pas pouvoir rendre librement visite à leurs parents en zone rebelle. Je crois qu'ils doivent faire plus que cela.

    Le deuxième point concerne la maigre contribution des Internautes ivoiriens aux débats sur le sort de leur pays. Mis à part Delugio qui fait un travail de communication extraordinaire, la contribution des blogs à vocation politique me semble bien maigre, et les réactions peu nombreuses. Quant à mon blog, il peut être une petite fenêtre sur le sujet mais ne peut se permettre de changer radicalement sa vocation. Je n'y tiens pas parce que je n'ai pas les talents nécessaires pour rendre compte, analyser et rendre crédible le fond des événements politiques qui secouent le monde.

    @ Cunctator,

    Heureux de te lire ici. C'est une responsabilité que de prendre publiquement position dans ce conflit. Et je crois que les grandes puissance n'ont pas mesuré la capacité d'Internet à mettre en évidence la réalité des problèmes des pays. Prendre position leur devient donc aussi difficile qu'aux simples citoyens.

    Posté par St-Ralph, 23 février 2011 à 12:52
  • Mon attente !

    J'attends des experts africains qui ont ouvert le dossier des élections ivoiriennes qu'ils nous en révèlent le contenu. Qu'ils nous disent qui a tort et qui a raison sur les faits. Qu'ils n'aient pas peur de décevoir ! Qu'ils ne se contentent d'essayer d'accorder les deux camps en demandant un gouvernement d'union comme par le passé. Non ! Il faut sortir de cette situation qui dure depuis 8 ans !

    J'attends que chacun soit mis devant la vérité. Si le Conseil Constitutionnel a donné complaisamment le pouvoir à Laurent Gbagbo, que celui-ci le quitte ! Si Alassane Ouattara a eu sur son nom des bulletins fasifiés qui ne peuvent être comptabilisés, qu'ils le disent et que les rebelles rentrent dans les rangs. Dans ce dernier cas, j'attendrai de la communauté internationale et des chefs d'Etats africains qu'ils fassent pression sur les rebelles pour qu'ils abandonnent la partition du pays dont ils sont les auteurs.

    Posté par St-Ralph, 23 février 2011 à 13:05
  • A! ces documents

    Mon cher St-Ralph,

    Je pense que comme moi, tu as du recevoir en pièces jointes ou dans les corps des mails, dès les lendemains des votes les résultats véritables de cette élection.

    Thabo Mbeki (je rappelle qu'à son arrivée en CI il a été baladé par l'escroc de l'ONUCI et par Soro) au moment où il voulait rencontrer Youssouf Bakayoko a mis sur place publique un rapport sans complaisance. Mais à partir du moment où la majorité des chefs d'Etat africains, inféodés à qui l'on sait avaient pris position, avant d'avoir TOUS ces éléments, les dés étaient pipés. Le fameux Panel a fait travailler ses experts et, comme il fallait s'y attendre, l'enfant de Dimbokro refusait (hier) de les recevoir SANS LA PRESENCE DE BRAISE COMPAORE. Décidément, ce garçon a une capacité de nuisance que l'on mésestime.

    @+, O.G.

    Posté par Obambé GAKOSSO, 23 février 2011 à 13:41
  • Crois-moi, je ne tiens pas à t'agacer sur ce sujet. Nos avis divergent également sur d'autres sujets moins important, mais cher St-Ralph, il y a plus de choses qui nous rassemblent que le contraire. J'en suis intimement convaincu.

    C'est pourquoi, je réagis à ton article. D'autres blogueurs auraient fait la même démonstration que j'aurais continué ma route, les gens étant trop passionnés sur ce sujet, peu lucide.

    Dans ton intervention précédente je retiens une chose, c'est aux populations du Nord de faire des efforts, de prouver leur volonté de rester dans le giron ivoirien, même si c'est toi qui parle d'Eburnie. C'est injuste.

    L'injustice est le concept le mieux partagé en Afrique subsaharéenne. Au Congo, elle est imposée par la classe dirigeante. Mais en Côte d'Ivoire, elle prend souche dans les rapports entre ivoiriens.

    Si je ne nie pas que les rebelles ont surement du bourrage d'urnes, la démonstration n'est pas faite que cette tricherie aurait été effectuée dans chaque village du Nord, pour la cour constitutionnelle annule plus de 600.000 sans cligner de l'oeil. C'est injuste.

    Je suis intimement convaincu que c'est de ce socle d'injustice que la Côte d'Ivoire paie le prix. Je peux me tromper. Mais peut-être que les originaires de certaines régions du Sud devraient s'examiner, avant d'affirmer l'impossibilité de cohabitation.

    Que pouvons nous faire personnellement pour ramener une forme d'unité dans ce pays? Que pouvons nous faire au lieu d'attendre des autres?

    C'est la vraie question, à mon avis, qui identifiera les vrais patriotes ivoiriens.

    Bien à toi,

    Posté par gangoueus, 23 février 2011 à 16:52
  • pourtant la cour constitutionnelle annule plus de 600.000 sans cligner de l'oeil. C'est injuste.

    Posté par gangoueus, 23 février 2011 à 16:54
  • A propos d'injustice

    Mon cher Gangoueus, je me fie aux propos de ceux qui ont suivi les élections dans le nord et aux chiffres officiels donnés noir sur blanc sur le net. Un avocat, membre de la commission électorale dans le nord affirme que dans 500 bureaux de vote de la zone nord, Laurent Gbagbo n'a même pas 1 voix !! 500 bureaux !! Annuler les voix de ces 500 bureaux pour irrégularité serait injuste ? Les comptabiliser serait plus juste ?

    Retiens une chose : le nord n'est absolument pas peuplé. Le gros de la population de cette zone est concentré autour de Bouaké. Ce qui fait dire à ma belle soeur qui est originaire de Katiola (nord) : "Mais où Alassane est allé trouver tout ce monde qui a voté pour lui ?" C'est dans les 4 ou 5 centres de Bouaké qu'il y a eu le gonflement le plus significatifs des chiffres.

    D'autre part, quand je dis que c'est aux compatriotes du Nord de dire si oui ou non ils veulent demeurer dans la République de Côte d'Ivoire, il n'y a pas incohérence dans mon idée. Je vais être plus clair dans mes propos : Je n'ai jamais dit que je refusais de continuer la Côte d'Ivoire avec les Nordistes. (Nous disons "nordistes" mais ils sont presque tous dans le sud !!). Je dis simplement, puisque ce sont les leurs qui ont coupé le pays en deux, qu'ils fassent l'effort de les convaincre pour qu'ils restituent à la Côte d'Ivoire le pan du territoire qu'ils ont confisqué au nom des nordistes. Voilà ce que je voulais dire. Parce que si les compatriotes du nord réussissent à convaincre les rebelles et qu'ils désarment, il n' y aura aucune raison que je veuille une république d'Eburnie. Je pense sincèrement qu'ils sont mieux placés que moi pour exiger de ceux qui ont pris les armes en leur nom de revenir dans la République ; car ils en sont sortis même s'ils pillent les ressources du nord, exportent leurs produits par le biais des pays voisins, puis viennent placer leur argent dans des constructions dans le sud.

    Je ne suis pas quelqu'un qui a des positions fermées. Mais pour me faire bouger de ma position, il faut me convaincre. Et comme j'imagine toujours que les autres sont comme moi, je m'oblige à faire des propositions pour qu'il y ait convergence des points de vue. Pour moi, ne pas être d'accord avec l'autre est une occasion de vérifier la cohérence de mes idées, de combler leurs insuffisances si nécessaire et apprendre aussi à connaître les autres et leur fonctionnement. Sur le net, beaucoup d'Ivoiriens tombent très vite dans les injures et les noms d'oiseaux. Difficile de savoir ce qu'ils veulent et le chemin que nous pouvons faire ensemble pour arriver à un point auquel nous pouvons converger.

    Je finis par ceci : dans la vie, on apprend mieux à connaître l'autre quand nos vues viennent à être différents. Et les meilleurs amis sont ceux qui connaissent ce qui les diffèrent et qui les acceptent. Je vais te faire une confidence : mon meilleur ami en France est un Burkinabé. Cela fait presque 20 ans que nous nous fréquentons. La crise ivoirienne avec la complicité du Burkina que l'on sait n'a pas eu raison de notre amitié. C'est lorsque les problèmes naissent que l'on peut juger de la qualité de l'amitié. Sache donc que tu ne m'agaces nullement. Avec qui voudrais-tu que je débatte de ces choses quand tu remarques toi-même que les Ivoiriens ont déserté la place ?

    Posté par St-Ralph, 23 février 2011 à 20:36
  • Encore un mot ! Le début de mon article propose deux solutions au règlement de la crise. J'aurais bien aimé que les partisans d'Alassane me disent ce qu'ils en pensent.

    @ Mon cher Obambé,

    crois-moi que je n'espère rien de l'enfant de Dimbokro. Il a été humilié à Linas-marcoussis avec son histoire d'ivoirité et il continue à perséverer dans le ridicule qui finit par être risible.

    Posté par St-Ralph, 23 février 2011 à 20:48
  • @Hilaire,
    je t'ai relu.Ainsi tous les maux de ce pays sont dus aux peuples venant du Nord!ils nous fallait lire entre les styles!

    @ Gangoueus,
    Je crois que ta position est claire, il n'y a ni blanc ,ni noir parmi les deux personnages que sont gbagbo et Ouattara dans cette crise politique. Partant de cette affirmation , je me tourne alors vers st-ralph et Obambé pour donner mon avis sur cette nouvelle crise que vit notre chère patrie.

    Cher St-ralph,Cher Obambé , nous sommes face à une difficulté. Celle de prouver la victoire d'un candidat et la défaite de l'autre malgré des conditions que chacun connait .
    Pour cela, Je vais en prime me pencher sur les faits qui opposent nos deux hommes et le fondement juridique qui en résulte avant de donner mon sentiment sur les conséquences de ce raté.
    D’abord comme vous , je pense qu’il ya certainement eu des fraudes dans le Nord. Mais je reste convaincu que , mille fois on organisera des élections dans le Nord, avec les mille garanties , mille fois le candidat Alassane sortira vainqueur face à Gbagbo . Le monde entier sachant cette région fortement acquis au Rdr. Maintenant , au regard des fraudes qui ont pu être commises, je dis qu’ il incombait au conseil constitutionnel de lire le droit , comme les textes le prévoyaient . En décidant conjointement l’annulation du vote et la reprise de l’élection dans ces zones qui ont fait l’objet de contestation du camp Gbagbo. Au lieu de ça , elle s’est fourvoyé en annulant uniquement et en désignant un vainqueur autre que celui proclamé par la CEI alors qu’il n’était pas du tout attendu dans un tel rôle . Vous comprenez bien que le CC par son manquement à contribuer à durcir une situation qui était déjà mal en point au lendemain du second tour. Pourquoi donc usurpé et désigné un vainqueur là où il fallait demander un nouveau scrutin ? Même un étudiant en première année de droit aurait débouché sur un arrêt similaire. c'est à dire casser le verdict de la CEI pour causes d’irrégularités et autres tralala( c'est très sérieux) évoqués et renvoyer nos deux candidats devant le peuple souverain. Il y aurait eu contestation certes , J'imagine du RHDP mais le CC n’aurait pas été mis en cause puisqu’il aura lit les textes et dit le Droit. Malheureusement pour tous, la mauvaise foi a refait surface.

    Ce qui m’a aussi écœuré c’est que certains sympathisants du Rdr ( et c’est jamais les plus nombreux ) ont commis des actes de nature à entâcher ce vote alors même qu’ils étaient partis gagnants ? Pourquoi ? Dans ses actes je déduis que l’analphabétisme et l’illettrisme ont eu raison d’une logique qui assurait qu’avec le report des voix constituées autour du RHDP, le candidat du RDR remportait les Présidentielles. En cela que les conclusions de la CEI pour moi sur la victoire d’Alassane restent toujours véridiques parce que le vote ethnique tant espéré du côté de LMP n’a pas fait mouche. Et ça été une gifle au camp adverse surpris que la raison politique ait pris le pas sur les considérations ethniques partageant Nord et sud du fait d’affinité religieuse et culturelle.Au passage donc, avis à tous ceux qui voient en la scission de la Côte d’Ivoire, une solution durable et viable. Ce serait une grave erreur d’appréciation dans la recherche de solution.

    Cependant, pour revenir aux conséquences de ce verdict, la responsabilité de la CC est totale. Les ivoiriens doivent comprendre que juridiquement le CC a fauté en écartant l’ultime occasion de renvoyer chaque électeur à son candidat . OU bien savait-il qu’une telle démarche serait peine perdu pour le candidat Gbagbo ? Sinon , quelle crédibilité gagne t-on à tirer d’un trait plus de 600 000 voix sans ordonner la reprise du vote ? C’est un braquage tout simplement. ! Et une telle attitude ne peut qu’ attiser la colère de ceux qui reconnaissent dans le Droit un outil de justice en démocratie comme ailleurs. Par ailleurs les fameux 3 jours , concernaient le délai de transmission des procès verbaux au CC et non ceux révolus pour la proclamation des résultats. Si tant est que la même procédure avait été exécutée lors du premier tour et que personne à gauche comme à droite n’a levé le petit doigt pour revendiquer quoique ce soit. Résultat des courses , il ya eu à l’issue du 2ème tour, une mauvaise interprétation du droit sous fond de mauvaise foi. Par conséquent le CC endosse la responsabilité majeure puisqu’elle devait corriger les erreurs reprochées à la CEI et non d’en commettre à son tour.

    Au demeurant , et pour le deuxième volet de la discussion , je rappelle que les populations du Nord ont longtemps vécu en dehors de la politique, se contentant de commercer à travers le pays et la sous-région et d’y vivre sans rechercher une quelconque hégémonie.
    Ce n’est qu’avec l’arrivée de ADO, se sentant enfin représentés à un plus haut point par un des leurs et présidentiable de surcroit, qu’ils ont tous rejoint en MASSE les rangs de l’engagement politique, surtout lorsque ce dernier s’est vu nier sa nationalité ivoirienne. A partir de cela, on connait tous la suite.
    Aussi personne ne pensait un jour que des populations du Nord se rebelleraient pour réclamer plus de droit et de considérations. Je sais que beaucoup de gens du Sud ne comprennent pas toujours ce qui a pu pousser des Ivoiriens à se rebeller contre leur gouvernement. Moi aussi je m’interroge parfois si une solution autre que les armes était possible ? Je ne pourrai y répondre ! parce que je sais en mon for l’entêtement qui caractérise notre population chaque fois qu’il s’agit de faire appliquer le droit.
    Pouvait-on réussir par la force de l’esprit et non des armes à revoir notre code de nationalité comme dans toute démocratie moderne et civilisée pour qu'il soit en conformité avec l’image de la nouvelle peuplade qui constituait désormais la Côte d’Ivoire ? Beaucoup j’entendais disais que notre constitution ne pouvait être modifiée. Les nouveaux-ivoiriens si je puis dire ainsi avaient été gelés alors que ceux-ci bouillonnant, ne demandait qu’une chose : la reconnaissance de leur état d’ivoirien.
    Seulement Gardons à l’esprit que le frustré contient son humiliation et rumine sa colère jusqu’au jour où il explose. Est-ce que les populations du Sud ont-elles prises en compte le danger et des conséquences qu’une idéologie telle que l’ivoirité pouvaient entrainées au sein de nos populations ? Nous y voilà ! D’ailleurs les principales revendications des Fn ont portées sur le code de nationalité et ça n’est pas un hasard.

    Maintenant que tout cela a été dit, je pense qu’il nous faut dans l’immédiat une forte médiation pour convaincre GBAGBO Laurent de céder son fauteuil parce qu’il reste très nul comme Président à mes yeux afin que son successeur se saisisse d’un grand projet mais véritable de réconciliation national afin de faire graver dans les cœurs les germes du pardon et dans les mémoires l’immuable destin que sont condamnées à vivre nos populations.

    Posté par mohamed Billy, 25 février 2011 à 00:27
  • Lonur réponse à Billy !

    Cher Billy,

    Merci pour ta longue contribution. Je me réjouis de la réaction d’un compatriote parce que cela participe à la clarté du débat. J’ai en effet perçu ça et là des idées qui me permettent de mieux situer mes pensées.

    D’abord pour ce qui est de la décision du conseil Constitutionnel, de nombreux avocats ayant pris connaissance des lois ivoiriennes ont répondu qu’il pouvait effectivement faire reprendre les élections mais que rien ne l’y obligeait. Je dis bien RIEN ! Je ne vais donc pas être plus juriste que les juristes. Comme dans de nombreux pays – notamment aux Etats-Unis – la même règle est laissée à l’appréciation de cette institution. Tous les jours en Europe, après un jugement, on entend dire « oui, le tribunal n’a pas tenu compte de ceci et pourtant la loi le permettait ». Oui, mais le juge a décidé que… et sa décision n’est pas contraire à la loi.

    Quant à « la région fortement acquise » au RDR, elle compte combien d’habitants ? Le nord est la région la moins peuplée du pays. Dans les années 60 et 70, les manuels scolaires enseignaient que les Akan a eux seuls constituaient plus de la moitié de la population de la Côte d’Ivoire. Au début de la crise, le journaliste français ou Belge qui a réalisé un film pour discréditer la Côte d’Ivoire disait que les nordistes sont devenus plus nombreux parce qu’ils faisaient plus d’enfants ! Est-ce cela la vérité ? Les Ivoiriens apprécieront.

    D’autre part, je ne crois pas que ce sont l’analphabétisme et l’illettrisme qui sont à la base des fraudes dans le nord. Des illettrés ont voté certes, mais ce sont des lettrés qui ont tenu les urnes et qui ont comptabilisé les votes transmis par écrits à Abidjan. Ce ne sont pas des illettrés qui ont gonflé le taux de participation qui avait été annoncé jusqu’en Europe au départ à 70%. La fraude était sérieusement organisée. Guillaume Soro disait dans le journal Le Monde quand Gbagbo l’avait nommé premier ministre qu’ils allaient le « feinter ». C’est le terme employé. Le « feinteur » a feinté et a marqué contre son propre camp.

    Je voudrais m’arrêter un moment sur ceux que tu appelles les « les nouveaux Ivoiriens ». Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Ne sont-ce pas les ressortissants du Burkina et du Mali qui ont gonflé le chiffre de la population du pays ? Ne sont-ce pas ceux-là qui, parce qu’ils portent les mêmes noms et quelques éléments de culture et de religion commune se fondent dans la population du nord pour se dire Ivoiriens ? Dans « Dieu n’est pas obligé », Hamadou Kourouma peint le trafic de l’identité ivoirienne dans les régions du nord. Mais avant de mourir, il n’a pas été capable de confirmer oralement ce qu’il avait écrit ; et cela par solidarité avec les rebelles.

    C’est sur ces « nouveaux Ivoiriens » que comptaient les Forces Rebelles pour avoir le pouvoir en disant qu’ils ont une large majorité. D’où tu dis toi-même la nécessité de revoir le code de la nationalité. Personne n’est nouvel Ivoirien. On l’est ou on ne l’est pas depuis 1960. Il y a une voie à suivre depuis cette date pou quiconque voudrait faire partie de la Côte d’Ivoire. Y vivre est gratuit ; mais pour jouir de la nationalité, il y a un chemin à suivre comme dans tous les pays.

    « Pouvait-on réussir par la force de l’esprit et non des armes à revoir notre code de nationalité comme dans toute démocratie moderne et civilisée pour qu'il soit en conformité avec l’image de la nouvelle peuplade qui constituait désormais la Côte d’Ivoire ? » Là tu me fais peur ! Par les armes obtenir la nationalisation des 40% d’étrangers parce qu’ils font partie de « la nouvelle peuplade » du pays ! Tu donnes raison à Bédier et à son ivoirité. Car là, moi aussi je dis « NON ». France, comme ailleurs on dit « NON !»

    « les populations du Nord ont longtemps vécu en dehors de la politique […]Ce n’est qu’avec l’arrivée de ADO, se sentant enfin représentés à un plus haut point par un des leurs et présidentiable de surcroit, qu’ils ont tous rejoint en MASSE les rangs de l’engagement politique ». Et alors les populations du nord se rebellent « pour réclamer plus de droit et de considérations ».

    Franchement, mon cher Billy. Qui en Côte d’Ivoire était en dehors de la politique et qui était dans la politique depuis 1960 ? Ainsi donc il y avait en Côte d’Ivoire les populations d’une région qui n’avaient aucun droit pendant que tous les autres avaient tous les droits. Quels droits les N’zima, les Attiés et les Gagou et autres avaient plus que les populations du Nord ? Il y a groupes linguistiques dans le pays. Il serait difficile de dire qui est hors de la Côte d’Ivoire politiquement.

    Terminons. Donc selon toi les nordistes n’étaient pas considérés et n’avaient aucun droit ; ce qui justifieraient la prise des armes. Les nordistes ont donc confisqué une partie de territoire pour y avoir plus de droit et de considération. Mais alors, pourquoi maintenant qu’ils ont un territoire qu’ils gardent jalousement veulent-ils venir s’approprier le territoire des autres ? Pourquoi les nordistes se coupe du reste du pays et veulent encore venir occuper la région des autres ? Crois-tu qu’en partant de cette idée les autres accepteront de céder leur territoire ? Jamais ! Parce que ce que tu dis, ils semblent l’avoir compris depuis longtemps.

    Voilà pourquoi je dis qu’il vaut mieux se parer sans se faire la guerre. J’ai vu que sur le net cette idée fait son chemin. Pour ma par, tant que les rebelles confisqueront le nord, il ne devrait pas avoir d’élection les incluant.

    Posté par St-Ralph, 25 février 2011 à 23:36
  • Etre Ivoirien

    Cher Ralph,

    Si des éminents juristes ont établi le fait que rien dans la constitution ivoirienne n’obligeait les garants de cette institution à faire reprendre les élections, CE QUI est drôle à ENTENDRE pour ceux qui ont émis des actions en reféré , Rien n’autorisait non plus son Président à désigner un vainqueur. Cette seconde réaction improvisée est d’autant plus anti-loi que la première dont on pourrait à tout le moins mettre au compte d’une mauvaise interprétation. Enfin , comprenons que c’est l’esprit des Hommes qui fait et défait les lois.

    A propos du Nord , je n’ai pas les données récentes du dernier recensement . Moins peuplé que le sud, la théorie des pourcentages se vérifie ENCORE avec le nombre d’âme qu’elle habite. En revanche je ne sais pas la proportion du groupe ethnique dominant en nombre actuellement en CI (Je n’y suis pas très attaché), mais la population Nordiste a considérablement évolué.
    Quant aux fraudes, telle que je l’ai signifié, l’annulation des 600 000 voix dans ces départements me parait extrêmement exagérer comme réponse. Maintenant, je ne jurerai pas de la bonne foi de Soro Guilllaume ni de qui que ce soit , je crois que les deux parties se sont faits à l'envers.

    S’agissant de ceux que je qualifie de « nouveaux ivoiriens », c’est un peu une façon en ces termes de rappeler à ceux qui l’auraient oublié où même qui ne l’ont jamais su (car ils sont nombreux) qu’on peut acquérir une nationalité autre que celle de ses parents ou de ses origines et C’EST POSSIBLE EN CI. Sinon je suis d’accord avec ton propos que soit on est Ivoirien , soit on ne l’est pas. Raison pour laquelle que quand on est Ivoirien, on l’est pleinement et personne ne doit la remettre en cause. Le problème qui s’est posé est le manque d’information.
    Figure toi que Moi-même, je suis ivoirien né en CI , sinon aucun de mes deux parents n’est d’origine. Mon père Guinéen a toujours conservé sa nationalité, ma mère né en CI avant 1960 de père Nigérien et de mère Malienne a obtenu sa nationalité par le droit du sol, et surtout j’INSISTE parce qu’elle était lettrée et a donc pu faire valoir son droit toute seule à la citoyenneté dans les règles à sa majorité.
    Sinon mon cher st ralph, je me serai retrouvé sans carte d’identité comme ses nombreux gens avec leurs enfants nés dans ce pays méconnaissant les lois et qui n’ont trouvé d’autres solutions que de frauder une nationalité qui leur ait pourtant accessible. C’est en cela que je défends l’accès à la nationalité de ces gens qui ne connaissent que la CI.
    Et 40% d’étrangers, ce n’est pas sérieux comme chiffre pour un Etat . Cela veut dire qu’il n’a pas été en mesure de prévoir un dispositif pour naturaliser des gens avec leurs enfants pour faire baisser la proportion ? Imaginons la France avec ses 64 millions de français qui n’avait pas naturalisé des étrangers , elle compterait des dizaines de millions d’étrangers aujourd'hui surtout que la population actuelle d’étranger compte 1O% . T’imagines ? Non je crois sérieusement qu’on s’est pas donné la peine d’étudier ce problème de l’état-civil en gardant toujours à l’esprit que l’étranger restera étranger et point barre ; jusqu’au jour où celui-ci nous rappelle qu’il est du coin depuis belle lurette.Une anecdote!
    J’ai aussi un ami Ivoirien qui tenait pratiquement les mêmes propos que toi sur la question de la citoyenneté ivoirienne. Il a obtenu en décembre dernier son passeport Français. Je lui ai fait savoir que maintenant qu’il dispose deux passeports, il doit plus que jamais se rappeler qu’il a été accepté par une communauté sur des critères élémentaires de vie en société. Et que contrairement à ce qu’il croyait la nationalité n’est pas un « fétiche ». Aujourd'hui en France, le FN accuse les gouvernements passés d'avoir bradé la nationalité alors que tous les économistes s'accordent à dire qu'il en faut plus des étrangers. Et dans la durée certains d'entre devront passer de l'autre côté: c'est à dire devenir français pour quand même équilibrer les chiffres. Il y aura beaucoup à dire la dessus!

    Maintenant St-ralph, que tu connais un peu mon histoire, dis moi cher ami de quel côté du territoire je pourrai me retrouver s’il venait à être coupé en deux. ? Moi qui n’est pas de village en CI mais qui suit pleinement ivoirien.

    J’y reviendrai pour une suite
    Bien à toi.

    Posté par mohamed Billy, 26 février 2011 à 02:43
  • C'est ce débat que j'appelle de tous mes voeux, ce débat dont je me retire car il est ivoiro-ivoirien. Ce débat qui nécessite l'écoute du cri de l'autre. Ce débat qui doit être conditionné par les erreurs du passé lointain, de l'Afrique divisée, pillée. Si la blogosphère ivoirienne pouvait se retrouver autour de ce débat, au lieu rester planquée derrière des tranchées partisanes et l'excuse de l'immission de l'étranger. Que la Côte d'Ivoire s'écoute, qu'elle se parle et que Dieu la bénisse.

    Avec toute mon amitié

    Posté par Gangoueus, 26 février 2011 à 12:33
  • Suite du débat...

    Mon cher Billy,

    Gangoueus a exprimé les mots que je voulais te laisser avant de partir en vacances. Il parle de la nécessité de l'écoute du "cri" de l'autre. En d'autres termes, l'écoute de ce que l'autre a sur le coeur dans l'intérêt du "vivre ensemble". Loin des noms d'oiseaux que certains Ivoiriens s'envoient en guise de débat - ce que Gangoueus et moi déplorons - il importe de se parler franchement de manière à saisir ce qui ne va pas et pourquoi, et éventuellement ce qu'il convient de faire.

    Le flou de la nationalité n'est pas propre à la Côte d'ivoire. Dans les années 60 et 70, alors que dans le sud de la Côte d'Ivoire les policiers arrêtaient les voitures pour vérifier si les gens avaient une pièce d'identité et surtoutla carte du PDCI obligatoire pour tous (oui ! oui !), certains compatriotes du Nord arrivaient dans le sud sans avoir ces documents. Tout le monde s'en étonnait. Houphouët-Boigny a érigé le moindre hameau du Nord en mairie pour rapprocher l'administration des populations semblaient ne pas voir l'intérêt de toutes les tracasseries administratives. La vie de nos sociétés sont ainsi. Ce n'est pas un crime.

    Je me souviens qu'à Bonoua, il y avait une famille originaire du de la Haute Volta. Mais puisqu'ils étaient à Bonoua au moment de l'indépendance, les enfants ont acquis directement la nationalité ivoirienne sans avoir jamais eu la nationalité voltaïque; Aujourd'hui l'un est prêtre et l'autre enseignant. Dans la même ville, il y avait un Nigérian qui vivait avec une femme abouré. Ils ont eu une fille qui travaille aujourd'hui à la mairie de Bonoua. Jamais personne n'a demandé à cette femme de justifiée sa nationalité. Tout le monde la connaissait. Ses parents avaient négligé les démarches administratives quand elle était enfant. Plus tard, elle a dû faire les démarches nécessaires avec témoins à l'appui - comme tous ceux nés avant 1960, pour obtenir sa carte d'identité Ivoirienne.

    Imagine maintenant les gens qui arrivent dans une ville à 20 ou 30 ans dans les annés 90 ou 2000 et qui n'ont jamais eu de pièce d'identité. Qaund on fait des études, pour passer les examens, cette pièce est exigée. c'est souvent à ce moment là que l'on y pense. J'ai voyagé un jour en 1985 avec un jeune Burkinabé ou Malien qui arrvait de son pays avec pour seule pièce, un chiffon de papier. Arrêté par les policiers, il a dû être laissé dans la nature. Demain, si ce jeune homme veut obtenir la nationalité ivoirienne, comment fera-t-il ?

    Donc pour répondre à ta question, je dirai tout simplement que puisque l'on a la possibilité de vivre et de travailler en Côte d'Ivoire sans en avoir la nationalité, il appartient à chacun de prendre le temps nécessaire de se mettre en règle sans prendre les armes ou profiter des rebelles pour obtenir la nationalité ivoirienne.

    Une anecdote : il y a une ivoirienne qui est prête à traîner sa voisine devant les tribunaux si demain elle apprenait que celle-ci avait la nationalité ivoirienne sans en avoir fait la demande officielle. Tu sais pourquoi ? Parce que cette femme, originaire du Togo ou du Bénin aurait dit qu'elle souhaitait la victoire d'Alassanne Ouattara parce qu'il allait naturaliser tous les étrangers. Voilà une source d'animosité à l'égard des empêcheurs de tourner en rond.

    °° La prochaine fois, je parlerai de la difficulté des Européens à construire leurs nations. Les rebellions contre l'unité nationale étaient légions en Europe.

    Posté par St-Ralph, 26 février 2011 à 23:51
  • Yes we can !

    @ TOUS,

    Effectivement que je suis ravi autant que vous de la portée de cet débat et de la contribution de chacun à exposer son idée sur la situation de crise actuelle en CI. Pour ma part, il y a eu forte compréhension et j'en ressors très satisfait car des éléments de réponse telle que la volonté ardente de Feu Boigny en son temps de rattacher administrativement les populations du Nord au reste de la CI ne souffre de rien. ( puisqu'on oublie pas qu'une partie était Haute-volta).
    On doit certainement pour beaucoup regretter le Vieux, en tout cas pour ce qui a été de sa politique de développement en CI. Et je pense ma foi, que si l'on veuille bien se tourner et analyser les perspectives d'avenir et de développement autre que vers uniquement le politique, on y gagnera en concession et donc en avancement. Alors je ne sais si Je dois dire WAIT AND SEE, mais à coup sûr, YES WE CAN!

    Pour la petite blague, je dois rappeler à Gangoueus qu'il a tous les attributs pour être Ivoirien.ça nous ferait une bonne recrue!Ainsi que son compatriote Obambé. ( les Très Ivoirien du Congo) N'est ce pas st-ralph? Qu'en penses tu?

    Sur ce , passe de bonnes vacances, et reviens nous en entier avec plein d'entrain.

    Bien de choses également au Dr Hilaire et à Obamben

    Posté par mohamed Billy, 27 février 2011 à 08:50
  • vivez vous en Côte d'Ivoire?

    Posté par topher, 17 mars 2011 à 18:55
  • éburnie ?
    serait-ce la solution ???
    Victor

    Posté par loechner victor, 29 mars 2011 à 15:00
  • Ce n'est pas "LA" solution mais "UNE" solution, Victor. Mais si tu connais "LA" solution donne-la ou tout au moins propose une solution meilleure que la mienne.

    Posté par St-Ralph, 30 mars 2011 à 13:40

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