Lectures, analyses et réflexions de Raphaël

Vous trouverez ici des comptes rendus de lectures livresques concernant essentiellement l'histoire des Noirs d'Afrique et celle des Afrodescendants des Amériques et d'Europe. Les actualités de la diaspora africaine ne sont pas oubliées.

30 mars 2011

Mon premier Salon du livre

                           Mon premier Salon du livre

 

Salon_du_livre_            Ce sont des obligations professionnelles qui m'ont contraint à choisir le lundi 21 mars, dernier jour de l'exposition, pour me rendre au Salon du livre. C'était aussi le jour des professionnels. Malheureusement, j'ai très vite appris à mes dépens qu'un professeur de français n'est pas considéré comme un professionnel du livre. A vrai dire, ce n'était point là le sens de la formule. Il fallait comprendre  « journée des professionnels de l'édition ». Ouf ! Je n'étais pas loin d'être très vexé. J'ai donc attendu 13 heures pour accéder au salon comme tous les « non professionnels ».

 

            Le côté déplaisant de ce salon c'est qu'il avait quelque chose d'une foire aux puces avec les multiples cortèges des établissements primaires et collèges de Paris et de ses environs. Pendant que les plus petits avaient le nez dans les piles de livres à la recherche de je ne sais quel objet rare, - ce qu'on apprécie - les adolescents se pavanaient nonchalamment dans les allées ou s'installaient dans un coin pour déguster le sandwich qu'ils avaient pris soin d'emporter pour ne pas mourir de faim. On le sait bien, la lecture n'a jamais rempli le ventre. Que chaque adulte tire ses conclusions quant au profit qu'un tel public peut faire de cette visite. Il me semble que les bibliothèques suffisent aux besoins de la jeunesse d'un certain âge.

 

            Il y a cependant une chose qui retient agréablement l'attention dès que l'on pénètre dans l'enceinte du salon : c'est la magnificence des lieux, disons la beauté du décor. Tout invite à un moment de plaisir des yeux et fait naître en vous l'espoir d'une belle rencontre. Mais les stands des grands éditeurs tenus par de jeunes étudiantes ne sont guère engageants. En pareille occasion, le visiteur rêve d'approcher des spécialistes et non des intérimaires retenus pour se faire un peu d'argent de poche ou pour arrondir leur fin de mois.

Salon_du_livre_2_ 

            La belle découverte que je fis ce jour-là fut le stand du bassin du Congo. Un grand et beau stand agréablement décoré. Henri Lopes, qui fait aujourd'hui figure d'ancien, y tenait une conférence avec quelques éditeurs africains. Arrivé aux dernières minutes du débat avec le public, je me suis contenté de quelques images à défaut d'informations sur les éditions africaines et les jeunes écrivains. Une chose est sûre : les écrivains congolais ont honorablement gagné leurs galons de groupe littéraire dans le monde de la littérature. En d'autres termes, on peut aujourd'hui parler de littérature congolaise comme l'on parle de littérature française ou anglaise. C'est véritablement un univers géographique suffisamment riche en production littéraire pour qu'on la singularise dans ce que l'on nomme communément la littérature africaine. Ceux qui pensent à la nécessité d'un salon du livre sur les terres congolaises ont raison de souhaiter cette expérience qui serait un moyen d'ancrer les écrivains dans le milieu social qui est la source première de leur inspiration. Il faut éviter de faire de la littérature congolaise une littérature étrangère écrite et éditée à l'étranger pour le public européen et la diaspora africaine.Serge_diantantu_

 

            Après quelques photos donc, je quitte le stand du bassin du Congo. Et c'est à quelques pas de là que je vais trouver mon bonheur de lecteur de l'histoire des Noirs. Zut ! je n'ai pas retenu le nom du stand. Qu'importe ! Mon bonheur est total. Je fais là la connaissance de deux auteurs de bandes dessinées historiques : Serge Diantantu qui publie Mémoire de L'esclavage et Roland Monpierre qui consacre son dernier album à La légion Saint-Georges. Deux ouvrages édités par Caraïbéditions. J'échange longuement avec eux et obtiens deux dédicaces illustrées.

 

            La bande dessinée au service de l'histoire des Noirs ! Une belle idée qu'il faudra creuser davantage. Ce peut être une façon moins austère de mettre l'histoire des Noirs à la portée des adolescents et même des moins jeunes.Roland_Monpierre_

 

            Mon premier Salon du livre fut donc un moment bien agréable. L'après-midi que j'y ai passé m'a vite fait oublier ma longue et inutile attente du matin. Mon seul regret : avoir manqué le rendez-vous du samedi avec mes amis blogueurs. Si le Salon du livre est un moment de rencontre entre auteurs et lecteurs, c'est assurément un grand plaisir d'y rencontrer également ceux qui ont la même passion que nous : la lecture.

 

Raphaël ADJOBI

Posté par St_Ralph à 15:00 - Arts, culture et société - Commentaires [6] - Permalien [#]

Commentaires

  • Voilà, je retrouve mon St-Ralph habituel (que le déterminant possessif ne déplaise pas à ta compagne), je veux juste dire que je retrouve dans ce billet le St-Ralph que j'ai coutume de lire, celui qui dit sans détour ce qu'il pense et avec une pointe d'humour ou d'ironie, c'est selon (comme pour la lecture qui n'a jamais nourri un estomac, surtout pas celui d'ados). Je rélève en particulier ce passage :

    "Ceux qui pensent à la nécessité d'un salon du livre sur les terres congolaises ont raison de souhaiter cette expérience qui serait un moyen d'ancrer les écrivains dans le milieu social qui est la source première de leur inspiration. Il faut éviter de faire de la littérature congolaise une littérature étrangère écrite et éditée à l'étranger pour le public européen et la diaspora africaine."

    A défaut de voir ces jours arriver avec la rapidité du TGV, même du train de marchandises, ce serait déjà pas mal de voir organisées au Congo des journées où le livre serait roi et où ceux qui le font vivre par leurs écrits seraient disponibles pour les publics de là-bas, ne serait-ce que le temps d'un salon.

    Merci pour ce compte-rendu, mais je ne suis pas totalement satisfaite, tout de même, je te laisse deviner ce qui manque à ce billet...

    Posté par Liss, 31 mars 2011 à 22:37
  • Heureux de lire ce compte rendu de ta visite du salon du livre. Ce qui est dommage, c'est que j'étais également au salon du livre, le lundi. Je devais récupérer des bouquins au stand de l'éditeur Vents d'Ailleurs. C'est dommage que tu ne l'ai pas vu, parce qu'il y a plein d'auteurs qui dont les textes te passionneraient qui sont édités chez Vents d'Ailleurs. J'ai pu discuter avec le directeur de cette maison d'édition ainsi que leur chargé de promotion des oeuvres, ainsi qu'Emmanuel Goujon qui faisait la dédicace de L'imperméable, roman sur les tirailleurs durant la seconde guerre mondiale. Je me suis rendu ensuite au stand de l'Institut français où une rencontre se terminait avec les acteurs locaux du livre au Mali. En particulier Ibrahima Aya. Il y avait un poète de Tombouctou, un vieux sage nommé Kounta... J'ai terminé au stand des auteurs du bassin du Congo.
    Pour pallier à cette erreur, je te passe mon e-mail privé : gangoueus@hotmail.fr
    Comme cela quand tu passes sur Paris, la possibilité d'une rencontre sera possible.

    Bien à toi,

    Posté par Gangoueus, 02 avril 2011 à 19:37
  • Un peu seul dans ce monde nouveau pour moi

    Oh, chère Liss !
    je suis sensible à la marque d'affection exprimée dans le "mon St-Ralph". Elle est appréciée à sa juste valeur. Ah ! Pas totalement satisfaite de mon billet. Que lui manque-t-il donc ? ... Huummm !! Une photo de moi avec les auteurs rencontrés ? Est-ce cela ? Vois-tu, comme c'était ma première sortie culturelle parisienne, je n'ai pas voulu me frotter de trop près aux vedettes. J'oserai la prochaine fois. Je t'aurais rencontrée, je n'aurais pas manqué l'occasion ; c'est une certitude.

    @ Mon cher Gangoueus, je peux t'assurer que durant cette journée je n'ai pas cessé de penser à vous tous amis blogueurs. Pour une première sortie, la compagnie d'un habitué m'aurait été très agréable et utile à la fois. Je me rends compte en te lisant que ce que j'ai vu de la littérature africaine ou noire au Salon du livre n'était qu'une infime partie de ce qui était offert. N'ayant pas l'habitude du monde des éditeurs, je me suis contenté de peu. Mais comme l'appétit vient en mangeant, j'espère peu à peu me rattraper.

    Merci de tout coeur pour ton contact. Je ne manquerai pas de te tenir au courant de mon prochain déplacement culturel à Paris.

    Posté par St-Ralph, 02 avril 2011 à 21:44
  • Une photo !

    Tu me comprends à demi mot, cher St-Ralph, eh oui, une photo de toi au salon aurait fait de ton compte-rendu un article complet, tu te rattraperas la prochaine fois, j'y veillerai !

    Posté par Liss, 04 avril 2011 à 15:50
  • Etre dans le bain

    Bonjour St Ralph,

    J'ai trouvé très intéressant de te suivre dans les allées du salon du livre. Je te remercie de ta réaction à l'article que j'ai fais et dans lequel tu as été évoqué.

    Comme je te le disais dans ma réponse, au sujet de ton blog, je connais quelqu'un qui peut t'aider. C'est elle qui m'a donné tous les conseils qui m'ont permis de bloguer et d'évoluer vers autre chose à chaque fois. Je ne parle jamais d'elle sur le blog parce qu'elle ne le veut pas, mais je pense qu'elle pourrait t'aider.

    Nous sommes très proches et de caractère très différent. C'est quelqu'un de très direct, c'est ce qu'on appelle une femme de caractère. Alors si tu le souhaites, je vous mettrais en contact, dès que tu me donneras le feu vert.

    Bonne journée

    Caro

    Posté par Caroline.K, 13 avril 2011 à 12:03
  • Merci Caro !

    C'est vrai que je n'osais pas m'aventurer vers Paris pour prendre part aux manifestations culturelles. Désormais, j'oserai !

    Merci pour ta proposition pour l'amélioration de mon blog. Quand je serai prêt, je te ferai signe. Je serai bien heureux d'avoir le contact que tu me proposes.

    Posté par St-Ralph, 17 avril 2011 à 12:24

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