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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
28 mars 2012

Côte d'Ivoire, le coup d'Etat (par Charles Onana)

                                      Côte d'Ivoire, le coup d'Etat

                                                  (par Charles Onana)

numérisation0004            Voici le livre le plus documenté, le plus complet sur la vie politique ivoirienne de 1990 à 2012. La préface du Président Thabo Mbeki est à elle seule un témoignage historique. L'ancien président de l'Afrique du Sud qui a été pour un temps chargé du dossier ivoirien décrit clairement les clefs d'une injustice internationale avec les déclarations de diplomates à l'appui. Mais on apprécie surtout la part belle que l'auteur fait aux documents officiels et aux témoignages des acteurs de l'ombre de la tragédie ivoirienne.

            Ce livre est à conseiller avant tout aux Européens, à ceux qui ferment les yeux sur la politique étrangère de la France pour ne regarder que la rondeur de leur ventre, l'épaisseur de leur portefeuille, la beauté de leur voiture et le compteur de la pompe à essence. Il est à conseiller à ceux qui ont appris à répéter que les Africains sont pauvres parce qu'ils sont fainéants et incapables de se gouverner, prompts à se faire la guerre pour un oui ou pour un non. Il est destiné aux incultes et aux naïfs de tout acabit qui sont convaincus de la mission civilisatrice de la France et qui pensent que leurs impôts et leurs soldats servent à aider les Africains. On lit ce livre en pensant aux Français qui parlent souvent de l'Afrique qu'ils ne connaissent pas mais qu'ils croient connaître mieux que les Africains au point de leur proposer des solutions à leurs problèmes.

            Ce livre est en réalité, en grande partie, un discours adressé à la presse française dont l'auteur souligne le rôle dans la formation de l'opinion publique en même temps qu'elle sert d'outil de diversion ou de camouflage au régime français. Journaliste lui-même, Charles Onana semble, de manière évidente, avoir eu constamment le comportement de ses pairs français devant les yeux en écrivant ce livre. Aussi pose-t-il la bonne question : « Les Français peuvent-ils être fiers de ce qui se passe actuellement en Côte d'Ivoire depuis le départ de Laurent Gbagbo ? »

            Nous avons ici un portrait très intéressant de chacun des trois acteurs principaux de la crise ivoirienne. Il faut connaître le parcours d'Henri Konan Bédié, de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara avant de dire que tel ou tel est démocrate. On ne peut se permettre de juger les hommes sans les connaître. Ces portraits nourris de nombreux témoignages sont donc à lire absolument. Celui d'Alassane Ouattara nous éclaire sur son plan machiavélique savamment calculé pour mettre la Côte d'Ivoire à genoux. Dans un rapport datant de 1993, l'Assemblée Nationale dénonçait la privatisation "en bloc" des sociétés d'Etat non déficitaires qu'Alassane Ouattara démantelait sans aucun scrupule. Elle y précisait que l'absence du secteur bancaire dans le comité de privatisation était le « signe d'une braderie du patrimoine national et d'appauvrissement de l'Etat. » Les députés soulignaient, devant l'indifférence totale d'un homme peu soucieux du tissu social ivoirien, « le danger réel que représente pour la Nation la concentration des entreprises ivoiriennes entre les mains d'un seul groupe » étranger. Ils constataient qu'il leur était impossible, malgré leur insistance, de « connaître le montant des recettes des privatisations, et l'utilisation qui en est réellement faite. » Ils ne pouvaient le savoir parce que « les produits des privatisations - poursuit le rapport - sont domiciliés auprès de la Banque centrale et de quelques banques commerciales et non pas auprès du Trésor public ». Il fallait être mû par une idée fixe pour être sourd à tant d'observations sur les manquements qui fragilisaient le pays pour longtemps. Le lecteur appréciera par ailleurs la pertinence des analyses de l'auteur des différents propos d'Alassane Ouattara sur l'idée qu'il se fait de la Côte d'Ivoire. Les dires de feu l'Ambassadeur de France en Côte d'Ivoire Renaud Vignal (2001-2003) complètent merveilleusement bien le portrait déjà effrayant de l'homme.

            Cette expropriation des Ivoiriens de leurs outils économiques entreprise entre 1990 et 1993 devait être achevée. Il fallait qu'Alassane Ouattara revînt. C'est, apparemment, en remarquant chez lui cette volonté cynique que les puissances étrangères en ont fait leur cheval de Troie ou leur négrier. Tout le reste ne fut que manipulation de l'opinion internationale pour faire passer un coup d'Etat en entreprise humanitaire ou en oeuvre d'assainissement démocratique. 

            Selon l'auteur et le président Mbeki, L'U.A (l'Union Africaine) sort affaiblie de la guerre postélectorale ivoirienne parce que marginalisée par les grandes puissances qui se sont appuyées sur elle pour intervenir en Côte d'Ivoire au seul regard de leurs intérêts. Quant à l'Onu, ils estiment qu'elle a compromis sa légitimité comme force neutre. « Il sera désormais difficile pour l'Organisation des Nations Unies - dit le président Mbeki - de convaincre l'Afrique et les autres parties du monde en développement qu'elle n'est pas seulement un instrument entre les mains des grandes puissances ».

            Avant de se permettre de donner des avis sur les événements politiques ou de juger les hommes politiques ivoiriens, chaque Africain devra lire ce livre. Quant aux Ivoiriens, je le leur conseille pour qu'ils découvrent ce que veut dire "vouloir la démocratie et la liberté" et ce qu'il convient d'être et de faire pour cela. Les extraits des autobiographies de Laurent Gbagbo et de Simone Ehivet les édifieront. Pour ce qui concerne Alassane Ouattara, quand il sera capable de tenir la plume pour écrire un livre qui ne sera pas un livre de compte, sans doute nous exposera-t-il la parfaite noirceur de son âme.

            Ivoiriens, lisez les cinq premiers chapitres du livre et vous comprendrez que vous ne sortirez du trou où vous a mis Alassane Ouattara que par une heureuse fortune ! Sinon, vous mourrez tous esclaves d'un système sans scrupule dont le fer de lance est un homme qui avait une vengeance personnelle à assouvir contre votre pays. Il a triomphé et il se repaîtra de votre chair, il rongera vos os et sucera votre moelle. Vous gémirez de douleur. Mais peut-être qu'avec le temps, vous prendrez vos gémissements pour des manifestations de plaisirs et de bonheur. Si toutefois cela vous arrive, ne vous étonnez pas que l'on dise de vous que vous êtes des imbéciles heureux !   

Raphaël ADJOBI 

Titre : Côte d'Ivoire, Le Coup d'Etat, 413 pages

Auteur : Charles Onana (Préface du président Mbeki)

Editeur : éditions Duboiris   

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Commentaires
N
J'ai vu qu'il y avait des exactions contre les militants de Gbagbo. Mais Est-ce le fruit de l'autoritarisme de Ouatara, ou au contraire de son manque d'autorité? D'ailleurs si il y à manque d'autorité, est-ce un "laissé faire coupable", ou un manque de compétence?
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S
La vidéo est sur Ivoire blog ; sur Résistance Israel ; Le Franc des Colonie Françaises d'Afrique (FCFA)
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S
Après une longue réponse à ton message, mon ordinateur vient de connaître un bug ! Afin de ne pas recommencer à zéro, je vous adresse un lien vers une vidéo qui nous mettra sur les mêmes longueurs d'ondes.<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous prierais de ne jamais affirmer que Laurent Gbagbo n'est pas démocrate parce qu'il a refusé de céder le pouvoir après avoir perdu les élections. Ne répétez pas les mensonges d'état ! Ni Ouattara, ni la France, ni les Etats-Unis n'ont donné la preuve que Laurent Gbagbo a perdu les élections. Le Conseil Constitutionnel de la Côte d'Ivoire a fourni les preuves justifiant sa décision. Ces preuves existes dans différents ouvrages dont celui de Vergès. Où puis-je lire les preuves matérielles des élections prouvant que Ouattara les a gagnées ? Lisez on article "L'U.A. n'est pas garçon" repris par un journal ivoirien. Vous verrez que que moi qui ne me dis pas démocrate, je ne cherche que la vérité. Je ne me contente jamais des paroles des présidents et des journalistes.
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S
près une longue réponse à ton message, mon ordinateur vient de connaître un bug ! Afin de ne pas recommencer à zéro, je vous adresse un lien vers une vidéo qui nous mettra sur les mêmes longueurs d'ondes.<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous prierais de ne jamais affirmer que Laurent Gbagbo n'est pas démocrate parce qu'il a refusé de céder le pouvoir après avoir perdu les élections. Ne répétez pas les mensonges d'état ! Ni Ouattara, ni la France, ni les Etats-Unis n'ont donné la preuve que Laurent Gbagbo a perdu les élections. Le Conseil Constitutionnel de la Côte d'Ivoire a fourni les preuves justifiant sa décision. Ces preuves existes dans différents ouvrages dont celui de Vergès. Où puis-je lire les preuves matérielles des élections prouvant que Ouattara les a gagnées ? Lisez on article "L'U.A. n'est pas garçon" repris par un journal ivoirien. Vous verrez que que moi qui ne me dis pas démocrate, je ne cherche que la vérité. Je ne me contente jamais des paroles des présidents et des journalistes. <br /> <br /> <br /> <br /> La vidéo est sur Résistancisrael sur Ivoireblog : le Franc des Colonies Françaises d'Afrique (FCFA) : http://re.ivoire-blog.com/archive/2012/05/25/le-franc-des-colonies-francaises-d-afrique-fcfa.html#comments
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S
La vidéo est sur RécistanCIsrael sur Ivoireblog : le Franc des Colonies Françaises d'Afrique (FCFA) : http://re.ivoire-blog.com/archive/2012/05/25/le-franc-des-colonies-francaises-d-afrique-fcfa.html#comments
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