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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
9 mai 2013

Côte d'Ivoire : la dictature ouattariste vue par les artistes ivoiriens et africains

              Côte d'Ivoire : la dictature ouattariste

           vue par les artistes ivoiriens et africains

              (article dédié à Obambé, le plus Ivoirien des Congolais)

Mossi Dramane 0004

            Depuis l'avènement d'Allassane Ouattara au pouvoir en Côte d'Ivoire, à la faveur du coup d'état franco-onusien du 11 avril 2011, un phénomène - jusque-là embryonnaire - s'est développé de manière considérable dans les milieux panafricanistes : le cyberactivisme. En effet, face à la violence physique - apanage de la dictature - les résistants ont déserté les rues et les places publiques des villes africaines et ont fait d'Internet leur espace d'expression, réussissant à modifier dans l'esprit de tous les utilisateurs de cet outil moderne l'image officielle de nombreux dirigeants africains. 

            Il ne s'agit plus de simples caricatures picturales. Désormais, grâce aux nombreuses techniques que permet Internet, les photos sont détournées de leur objectif premier pour servir la cause de la résistance.Ce qui pourrait apparaître comme un simple jeu se révèle en définitive non seulement comme un art de la dérision mais aussi un message politique adressé au reste du monde. A bien les regarder, ces caricatures et ces photos-montages traduisent à la fois le cri de douleur et la colère des populations et particulièrement de la jeunesse qui aspire à un avenir autre que celui qui lui est imposé.

Drôle de victoire 0002

 

            Certes, ceux qui connaissent les Ivoiriens depuis des décennies n'ignorent pas leur talent ordinaire de tout tourner en dérision. Mais il est sûr que personne n'imaginait les voir un jour mettre cette qualité au service de la lutte politique de manière aussi incisive et efficace. Sans détour, ils font savoir clairement au monde entier qu'Alassane Ouattara est doublement étranger des réalités qu'il dirige : un Burkinabé n'ayant jamais rien partagé avec les Ivoiriens avant de leur être imposé ; et un agent de la France qui ne se soucie que des intérêts français.

FRCI à l'oeuvre 0002

 

            Les artistes et les cyberactivistes ne cachent pas non plus leurs sentiments sur les actes posés par la dictature ouattariste. A leurs yeux, faire disparaître de la scène politique un grand parti en mettant tous ses dirigeants en prison est une chose ignoble que seule la France trouve acceptable. voir les villages abandonnés aux rebelles illettrés qui y cherchent leur nourriture quotidienne par la violence et le vol est une pratique qu'ils regardent comme un jeu pitoyable sous le soleil d'Afrique. Quant aux élections, elles leur semblent des rendez-vous que les partisans de Ouattara inventent pour montrer la rondeur de leurs biceps.

Nouveau siège FPI 0004

    

            C'est en clair, l'illégitimité, l'inhumanité, la violence et l'injustice du pouvoir d'Alassane Ouattara qui sont dénoncées par les artistes et les cyberactivistes. Apparemment la réconciliation n'amuse personne. L'incapacité d'Alassane Ouattara à réussir ce défi se confond avec son manque de volonté politique. Le jour où il réussira la réunification du pays et réinstallera l'autorité de l'état dans le nord de la Côte d'Ivoire, on le prendra un peu plus au sérieux quand il prononcera le mot "réconciliation".

Tout Pissant 0004

Lire sur Mes pages politiques : l'Afrique se déshumanise-t-elle au Togo ?                  

Raphaël ADJOBI

NB : Toutes mes excuses aux auteurs images non signées publiées ici. Je ne m'attribue pas vos oeuvres ; je vous rends hommage.

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Commentaires
A
TU IRA DROIT A L'ENFER.
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S
Tu méritais bien cette petite pensée, mon cher Obambé. Ta connaissance de l'esprit railleur des Ivoiriens est désormais connue.
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O
Mon cher St-Ralph,<br /> <br /> <br /> <br /> Tu ne puis imaginer combien je suis ému que tu aies pensé à moi pour ton billet concernant les caricaturistes et les cyberactivistes.<br /> <br /> <br /> <br /> Je dis tous les jours aux ennemis du Net que nous devons nous saisir de cet outil pour changer la nature de la lutte. C'est aussi grâce au Net que le peuple tunisien a fait chuter Ben Ali, sa femme et leur régime.<br /> <br /> <br /> <br /> Et encore merci d'avoir pensé à moi.<br /> <br /> <br /> <br /> @+, O.G.
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S
Cher Gangoueus, <br /> <br /> <br /> <br /> Je crois qu'il ne faut pas aller trop loin dans l'amalgame. Il ne faut pas faire de la colère d'une partie de la population contre un homme une xénophobie contre un peuple ou contre toute personne portant des scarifications. Si les Ivoiriens étaient xénophobes, il n'y aurait pas plus de trois millions de Burkinabés en Côte d'Ivoire. Et si les Burkinabés et les maliens n'étaient pas xénophobes, il y aurait des Ivoiriens dans les administrations de leurs pays. <br /> <br /> <br /> <br /> Moi aussi j'avais trouvé, un instant, cette image un peu dure. Mais le sentiment de colère vise de toute évidence le mensonge de celui qui a nié être Burkinabé alors qu'il n'avait que cette nationalité. Cette image crie "tu as menti ! Tu es burkinabé" même si les scarifications sont le signe évident de cette colère excessive. Mais la violence de l'image est très loin de la violence des armes à Douékoué et à Nahibly : là, c'était plus que de la xénophobie ! <br /> <br /> <br /> <br /> Ce n'est pas parce que je suis contre le racisme que je dois tolérer que n'importe quel individu vienne chez moi s'approprier mon bien au seul motif que nous sommes tous des frères sur cette terre. Ce n'est pas parce que les frontières des pays africains ont été arbitrairement tracées qu'il faut nier l'existence des nationalités. Quand allons-nous enfin assumer l'existence du droit en Afrique ? L'histoire du monde, ce sont les nations, ce sont des peuples avec des nationalités, ce sont des accords entre les peuples. Moi, je vis et je pense en tenant compte de ces considérations. Je ne dis pas que je donnerai ma maison à ceux que je défends. <br /> <br /> <br /> <br /> Si aujourd'hui le régime ivoirien que je combats institue que celui qui a la double nationalité ne peut être candidat à une élection en Côte d'ivoire, tant que cette loi ne changera pas, je m'y plierai ; parce que la loi est la loi. Si je ne suis pas d'accord, je lutterai politiquement pour la changer. <br /> <br /> <br /> <br /> Souvent je regarde les images des crimes de Ouattara et je me dis qu'il mérite mieux que de simples scarification sur une photo. Et le fait que la France couvre ses crimes contribue à alimenter mon rejet de l'homme. Je l'aurais défendu s'il avait été démocratiquement élu. Tous mes articles avant 2010 le prouvent. Mais là, ça ne passe pas et ça ne passera jamais !
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G
Cher St-Ralph, ma mère congolaise, de l'ethnie batéké, porte des scarifications. Ce n'est pas seulement Ouattara que vous rejetez. C'est la différence. Attaquez Ouattara sur son programme, pas sur son identité. Cela ne sert à rien, la Côte d'Ivoire en tant qu'entité n'existe que depuis 60 ans, c'est une création coloniale. Pourquoi se cristalliser sur des identités meurtrières? Qu'un badaud violenté à Abidjan le fasse, je peux comprendre. Qu'un intellectuel instruit sur l'histoire du monde le fasse, me perturbe. Mais, je respecte ton choix.
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