25 mars 2020
La leçon cubaine à l'ingrate Europe (Raphaël ADJOBI)
La leçon cubaine à l’ingrate Europe
Présenté partout en Europe et dans les Amériques comme l’ennemi public numéro un, jugé infréquentable par nos politiciens et par conséquent condamné à ne compter que sur lui-même, Cuba apparaît dans l’esprit du commun des Européens comme un pays arriéré et sans intérêt. Mais voilà qu’en ce mois de mars 2020, acculée par l’épidémie du Coronavirus, à deux reprises la riche et fière Europe a accepté l’aumône de la main cubaine.
En effet, le 18 mars - parce que 5 de ses passagers sont testés positifs et 52 autres mis en isolement - un bateau de croisière anglais errant sur l’Atlantique après avoir été repoussé par les Etats-Unis, le Bahamas et la Barbade (RFI, site Internet) n’a dû son salut que grâce à Cuba qui a accepté de l’accueillir afin de donner les soins nécessaires aux personnes malades ne pouvant pas être évacuées par avion vers l’Angleterre. Quatre jours plus tard, le dimanche 22 mars, ce sont 36 médecins cubains accompagnés de 15 infirmières qui sont arrivés en Italie pour apporter un secours médical à ce pays dans son combat contre le coronavirus.
Quelle humiliation pour la riche et arrogante Europe qui prétend détenir la clef pour sauver le monde de se voir obligée d’accepter l’aide de la « pauvre » et insignifiante Cuba ! Alors que son union sacrée avec les Etats-Unis l’empêche de voir sa nature profondément cupide et calculatrice – libéralisme économique oblige - il convient de lui rappeler ce que disait Fidel Castro dans une vidéo que se partagent aujourd’hui les Internautes : « Nous ne pourrons jamais et ne ferons jamais d’attaque préventive et surprise contre une population dans quelque coin du monde. Au lieu de cela, notre pays est capable d’envoyer des médecins dans n’importe quel coin du monde. Oui, des médecins et non des bombes ! Des médecins et non des armes intelligentes qui tombent là où on veut. Après tout, une arme qui tue par traîtrise n’est absolument pas intelligente ».
Les deux gestes de Cuba en ce mois de mars 2020 confirment les propos de Fidèle Castro. Chaque fois que la France ou les Etats-Unis parle d’aide à destination d’un pays, c’est toujours d’une intervention militaire dont il s’agit. Et quand il faut précisément soigner des malades à l’étranger, ils envoient leurs ONG pour s’enraciner dans le pays qu’ils prétendent vouloir sauver. Dans quel but ? Afin que ces organisations travaillent à leur fournir les informations utiles à maintenir les dirigeants de ce pays sous leur domination. Il n’y a que les médias malhonnêtes habitués à saluer les prouesses militaires de la France dans les pays africains - ne possédant pas d’armes pour les inquiéter - qui portent des jugements négatifs quant à l’humanité de la politique médicale de Cuba. Tel est le cas du Nouvel Observateur qui, sur son site, juge que Cuba n’a pas fermé ses frontières et a accueilli le navire anglais avec les malades parce que son économie a besoin de continuer à favoriser la venue des touristes. Que pense ce journal de la France qui, au départ, ne voulait pas de mesure de confinement pour ne pas freiner la consommation sur son territoire ? N’est-ce pas là une préoccupation économique criminelle ? On cherche toujours la paille dans l’oeil de l’autre pendant que la poutre nous crève les yeux. Ce sont aujourd’hui des médecins cubains qui s’occupent des populations de toutes les îles des Caraïbes ! Où sont-ils les médecins français et américains ?
Oui, c’est vrai : ici, plus qu’ailleurs, on cherche toujours le profit que l’on pourrait tirer plus tard de l’aide que l’on apporte à l’autre ; et cela nous rend prompts à croire que les autres sont aussi calculateurs que nous. Quittons cette sale habitude et rendons un vibrant hommage à la solidarité cubaine qui s’inscrit dans l’esprit d’un régime tout à fait différent du nôtre. Ne manquons pas non plus de rappeler aux Italiens, grands lanceurs de bananes aux footballeurs noirs, que parmi les médecins qui viennent à leur secours, nombreux sont des Afro-Cubains. Qu’ils s’abstiennent donc de lancer des bananes et de pousser des cris de singe pendant quelques semaines.
Raphaël ADJOBI
Commentaires
Tout à fait d'accord !
On nous vantait la puissance de l'Europe, source de tous les bonheurs ! C'est elle qui se disait avoir le pouvoir de sauver le monde. Et tout à coup, devant la force de la nature, plus d'Europe ! Aucun pays européen n'a été capable d'apporter son aide à l'Italie en difficulté. Quelle honte. Oui, une Europe présomptueuse ; ce n'est pas sur elle qu'il faut compter pour son salut.
Remerciements
Tous ne sont pas intéressés comme eux.
Cette pandémie met à nue l'Occident incapable de s'entre-aider et peut-être sonne le glas de son hégémonie.
A la différence du règne du Tout Haut qui est éternel, celui des nations et des hommes à une fin.
Wait and see!