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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
19 novembre 2008

Histoire millénaire des Africains en Asie

                     Histoire millénaire des Africains

                                                   En Asie

L_Afrik_en_Asie

            Le titre du livre est à lui seul le résumé de son contenu. Aucun savant, aucun peuple ne peut contester depuis la fin de ce deuxième millénaire après Jésus-Christ que les ancêtres originels de l’espèce humaine aient évolué d’abord en Afrique pour ensuite migrer par vagues successives vers l’est. Il y a deux ou trois ans, j’ai vu le magnifique film montrant les ancêtres primitifs, les Homo erectus, quitter l’Afrique pour aller coloniser d’abord le Moyen Orient, puis l’Europe et l’Asie. Runoko Rashidi confirme que ce chapitre ne souffre d’aucune contestation scientifique.

 

            Mais quand on aborde les époques plus modernes à partir de quelques millénaires avant Jésus-Christ, malgré bien souvent la concordance des constats, les conclusions diffèrent et parfois de manière très surprenantes. Il apparaît clairement que chaque fois que les Européens se trouvent devant des résultats de fouilles archéologiques qui leur révèlent que les habitants d’un lieu ne sont pas – de l’avis général – Aryens, ils concluent qu’il y a problème. Tous les éléments noirs ou négroïdes découverts ne suffisent pas à les convaincre du passé nègre du site. Non, se disent-ils, il est impossible que les Noirs d’Afrique soient à l’origine de quelque grandiose civilisation de l’Antiquité.

            Ce livre est à la fois le résultat des lectures des travaux d’éminents anthropologues, de travaux d’archéologues et aussi des recherches personnelles de l’auteur sur le terrain au Moyen Orient, en Afrique et en Asie. Un grand voyageur Runoko Rashidi ; et ce sont les voyages qui ont confirmé ses recherches.

 

            La première partie du livre donne les preuves de la présence des Noirs au Moyen Orient  depuis plusieurs siècles. Runoko Rashidi démontre que contrairement à l’idée selon laquelle les grandes migrations des Noirs hors de l’Afrique se sont faites sous le joug de l’esclavage, la présence africaine en Irak et en Iran par exemple étaient vieille de plus d’un millier d’années avant les fameuses révoltes des esclaves Noirs au VIII è sicle (ap. J-C) et leur règne de quinze ans sur le sud de l’Irak actuel. Histoire très connue que rapporte également Malek Shebel dans L’Esclavage en Terre d’Islam. Puis il nous présente les Têtes-Noires de l’antique Sumer, le pays biblique de Shinear en Mésopotamie florissant au troisième millénaire avant Jésus Christ que certains chercheurs nomment abusivement des Eurafricains. Là-dessus, je ne vous en dis pas plus.

 

            Il y a dans ce livre des pages parfois troublantes comme la colonisation du Sud de l’Arabie par les éthiopiens qui étaient des chrétiens au début du premier millénaire ; ou encore la présence des Noirs dans le sud du japon longtemps avant son peuplement par des peuples venus du Nord.

                                       

            Quant à la présence des Noirs en Asie du sud, les preuves abondent aussi bien en monuments qu’en présence de traces de Noirs aux traits négroïdes. Ce qui prouve que longtemps avant les Ethiopiens et les Egyptiens aux traits fins, il y avait des peuples noirs des forêts d’Afrique qui ont gagné tous ces lieux de la terre. Si la majorité des peuples d’Asie d’aujourd’hui adorent des Bouddhas aux traits moins négroïdes, c’est tout simplement parce qu’ils ont senti le besoin d’ériger d’autres monuments aux traits proches des leurs plutôt que ceux négroïdes qu’ils avaient trouvés. Les ruines d’Angkor dont l’auteur publie quelques photographies parlent d’elles-mêmes. Tout semble confirmer la thèse de nombreux chercheurs selon laquelle les Noirs seraient les premiers habitants de l’Asie.

 

            Je finis cet article sur un documentaire vu à la télévision française (Arte) le 8 novembre. Les fouilles de Méroé au Soudan, dirigées par une archéologue allemande ont révélé une civilisation aussi épanouie que celle de l’Egypte Ancienne. Des pyramides, des bas reliefs et des inscriptions hiéroglyphiques attestent des règnes de reines noires. Certains monuments rappellent même par leurs ornements la Grèce antique aux dires de chercheurs. Troublant !

 

            Nous entrons dans l’ère de la connaissance de la vraie Histoire des Noirs. Je termine avec cette recommandation du Dr. Chancellor Williams : « Les populations africaines de Palestine, d’Arabie et de Mésopotamie doivent être étudiées avec plus de minutie. Tout cela nécessite une nouvelle race d’érudits, une érudition dont la seule mission sera de découvrir la vérité, et qui ne devra pas frémir de terreur si cette vérité venait à se révéler contraire à ce que l’on préférerait croire. » (in Destruction of Black Civilisation ; citée par Runoko Rashidi, p.15).

 

Raphaël ADJOBI         

 

Titre : Histoire millénaire des Africains en Asie

Auteur : Runoko Rashidi

Edition : Monde Global

Collection essais / Histoire des Diasporas / Lire aussi : Les premiers habitants de la Chine

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Commentaires
V
J'aimerais bien contre beaucoup plus
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V
J'aimerais bien contre beaucoup plus
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K
Je trouve ces découvertes fascinantes mais ils manquent des explications, des descriptions et des images sur ce que vous dîtes. Montrez-nous les preuves! Mais j'y crois...
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T
Sas oublier que Sait Augustin était berbère, que l'empereur romain Septime Sévère était originaire de Lybie, Jésus était Palestinien, Saint Gélase Ier était un pape d'origine berbère, ... Et ainsi de suite...
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S
Merci de tout coeur, Ghislaine, pour ton témoignage et les remarques très intéressantes que tu apportes dans ce message. Je ne manquerai pas, lors d'un passage à Nantes (ville que je ne connais pas) d'être attentif aux hôtels particuliers et aux marques dont tu parles.. <br /> <br /> Oui, cette pratique qui consistait à blanchir les statues noires est une vérité aux dires de bon nombre de chercheurs. Dans son livre, Runoko Rashidi rapporte l'histoire d'une rencontre extraordinaire qu'il a faite en Turquie. Visitant une maison où chrétiens et musulmans disent que Marie aurait séjourné après la crucifixion de Jésus, il a eu l'occasion de voir une statue de Marie de couleur brune, puis une de couleur noire. Il a alors fait remarquer à une religieuse qu'il y a une vierge noire en Russie, une en Espagne, une au Costa Rica et, selon l'histoire, une en France. La religieuse expliqua alors que la statue noire qu'il venait de voir était originaire d'Egypte ou d'Ethiopie, mais qu'elle avait été directement amenée de la ville du Puy, en France. Cela faisait vingt ans que Runoko Rashidi cherchait à voir cette vierge noire à laquelle étaient adressées les prières de Jeanne d'Arc. Une statue de plus de cinq cents ans ! L'histoire de la ville du Puy et de la vierge noire est une réalité. Et c'était à un monastère d'Ephèse qu'elle a été donnée. Son livre présente une photo de cette vierge noire que la religieuse a accepté de se laisser photographier avec elle. <br /> <br /> Merci Ghislaine, "chrétienne blondinette aux yeux verts et teint blanc". Comme tu dis, les premiers siècles ne trouvaient rien à redire à l'expansion de la chrétienté à la représentation de tous ses saints que l'eglise reconnaissait. Les gens oublient que l'Egypte et l'Ethiopie étaient chrétiens plusieurs siècles avant bon nombre de pays européens.
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